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Aperture – Diane Arbus (1972)

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1972 : Diane Arbus

La même année que « North American Indians” d’Edward S. Curtis est publié la première monographie de Diane Arbus, un an après son suicide. Deux leçons de portrait, deux regards sur une Amérique qui se transforme, deux façons de rencontrer un autre méconnu. Dans le cas d’Arbus, c’est une approche audacieuse de la photographie de rue, des rues de New York, dont elle pioche les personnages comme un directeur de casting le ferait pour un film d’horreur. Ses gros plans souvent déformants accentuent l’étrangeté des visages qu’elle capture sans flatterie, reflétant la réalité esthétique d’une époque ou la mode commence à lisser les critères de beauté. Elle célèbre le familier, défiant le regard du spectateur à la recherche du séduisant, gêné par ce qu’il est tenté de qualifié d’étrange, voire de monstrueux. Choquant, donc, ces personnages défilent comme dans une scene burlesque au décor neutre, révélant leur psychologie dans leurs contorsions faciales, tirallés entre l’image qu’ils ont d’eux-mêmes, celle qu’ils tentent de donner au monde, et ce qu’ils ne peuvent lui cacher. La photographe dévoile cette tension de l’être, car si seulement certains sujets portent des masques de plastique ou de plumes, tous en portent un, moins perceptible. Son talent a révélé une réalité dissimulée ou ignorée a inauguré une nouvelle ère photographique. Initialement imprimée à 4500 exemplaires, sa monographie est devenue une référence aussi historique qu’intemporelle. Réalisée par Aperture en collaboration avec l’influent commissaire et critique John Szarkowski, du MoMA, figure de la pensée photographique new-yorkaise pendant trente ans, elle a depuis été très largement rééditée.

Laurence Cornet

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