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Annu Palakunnathu Matthew : Indelible Memories

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La galerie SepiaEYE de New-York présente jusqu’au 26 décembre Indelible Memories, une rétrospective de la photographe indienne Annu Palakunnathu Matthew. Composée de huit projets qui retracent vingt ans de carrière, cette exposition nous plonge dans la mémoire de l’artiste qui s’interroge, grâce à la photographie, sur son identité et ses origines, et par effet de miroir sur l’exil et le déracinement. Née en 1964 de parents indiens en Grande-Bretagne, Annu Palakunnathu Matthew a grandi en Inde pour s’installer à partir de 1992 aux Etats-Unis. A partir de son histoire personnelle, elle nous entraine dans ses souvenirs qui mêlent la réalité à la fiction, son histoire personnelle à celle des indiens d’Amérique et de l’Inde et du Pakistan, ou encore le passé plus ou moins lointain et le présent.

La reconstruction de son enfance et de ses origines
Dans Fabricated Memories, Annu Palakunnathu Matthew recompose son enfance à partir de polaroids d’époque combinés à des images prises trente ans plus tard à l’occasion d’un retour en Grande-Bretagne, sur les lieux où elle a grandi. Elle reconstitue ainsi des images où elle apparaît avec son père décédé alors qu’elle avait 12 ans. Imprimées sur un papier fin et fragile, ces photographies aux tons pastel et aux contours flous offrent une forme concrète à la mémoire qui vient délicatement s’y déposer. Imprégnées du tabac qui a tué son père, les images d’Annu Palakunnathu Matthew stimulent tous les sens du regardeur qui pénètre plus encore dans les souvenirs de la photographe.
Avec An Indian from India, la photographe propose une série de diptyques composés de photographies anciennes d’indiens d’Amérique, en regard desquels elle se photographie en indienne d’Inde, reprenant les codes de la photographie anthropométrique utilisés par les anglais en Inde au XIXème siècle. D’où vient-elle ? Qui sont ses ancêtres ? Des indiens d’Inde, d’Amérique ? Là encore, elle brouille les pistes sur ses origines et donc sur son identité.

Le portrait et les voix de l’exil
Enfin, avec Open Wound, Annu Palakunnathu Matthew revient sur la partition de l’Inde et du Pakistan qui marque profondément, encore aujourd’hui, de nombreuses familles indiennes. Douze millions de personnes furent déplacées en trois mois en 1947 et plus d’un million d’individus périrent dans les affrontements entre hindous et musulmans. Présentées sous forme de films courts, ces animations enchaînent des portraits anciens ou plus récents qui se succèdent et se mélangent pour finalement dessiner le visage de la tragédie. L’artiste s’appuie sur la photographie vernaculaire et familiale pour traiter un sujet majeur de l’histoire du sous-continent indien. A partir des souvenirs et des témoignages individuels de milliers d’indiens, elle donne à voir le portrait d’une génération qui continue à vivre dans la douleur de la séparation.

Annu Palakunnathu Matthew construit son œuvre sur les thèmes universels de l’identité, du déracinement et de l’exil avec une douceur et une délicatesse extrêmes. A partir d’une photographie de famille, la sienne et celle des autres, elle explore la mémoire collective et ses transformations avec une intelligence et une émotion qui en font une artiste tout à fait remarquable.

EXPOSITION
Annu Palakunnathu Matthew
Indelible Memories
Jusqu’au 26 décembre 2015
sepiaEYE
547 West 27th Street, #608
New York, NY 10001
USA
http://sepiaeye.com/
http://www.annumatthew.com/

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