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Visa pour l’Image 2015 : Le Journal de Laurence Cornet

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Visa pour l’Image conclut l’été avec ses rituels rassurants : la première semaine de septembre, les cadres fins et noirs des photos alignées strictement, les rendez-vous au café de la Poste, les bracelets rouges, les projections du soir pleines à craquer au Campo Santo comme sur la place de la République. Jean-Francois Leroy commençait cette année son édito par : « On le dit depuis des années ». Ce ne sont pas des découvertes que l’on vient faire à Perpignan, ce sont des célébrations. Les photographes exposés, récompensés et projetés sont ceux qui jouent dans la cour des grands et c’est probablement la raison pour laquelle les projections sont si populaires malgré leur musique à dresser les sourcils.

Alors que chaque soirée de retour sur l’actualité de l’année revenait sur l’économie morbide de l’immigration à grands coups de bateaux abandonnés ou naufragés et de montagnes de cadavres, la projection de mercredi était ponctuée d’une seule image, publiée le jour-même par The Independent associée au commentaire, repris par Jean-Francois Leroy : « Si ces images extraordinairement puissantes d’un enfant syrien mort échoué sur une plage ne changent pas l’attitude de l’Europe face aux réfugiés, qu’est-ce qui le fera ? » L’image et le choix de la publier rappellent l’impact de la photographie et, entre les lignes, le rôle des éditeurs dans sa capacité à agir sur l’opinion et la politique. Editer, c’est soutenir les photographes et les journalistes en donnant du sens à leur engagement. Certains l’ont bien compris, il suffit pour s’en convaincre de lire les pages de Marie-Claire depuis qu’elles sont sous la direction d’Elsa Guiol. A ceux qui annoncent à lèvres pincées la mort des éditeurs photo, clamant qu’avec des plateformes d’auto-publication comme Instagram les photographes n’auront plus besoin d’eux, Visa pour l’image répond qu’ils sont plus que jamais essentiels, tous supports confondus.

Les projections sont aussi le baromètre du marché en termes d’opportunités financières : les prix, l’actualité, les portfolios et les livres ; autant d’alternatives de diffusion pour palier aux difficultés économiques des photojournalistes. A la conférence que la SCAM organisait pour le lancement de son étude sombrement titrée « Le livre noir du photojournalisme », Pierre Morel, photojournaliste et membre de l’UPP, proposait comme solution la fin de l’individualisme. C’est cet engagement collectif que nourrit Visa.

http://www.visapourlimage.com

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