Pratibimb, le titre de la série, signifie reflet en hindi.
Le reflet, c’est l’image renvoyée par la surface d’un objet ou en l’occurrence ici, d’un sujet. Quelle image de nous-mêmes renvoyons-nous aux autres ? Comment sommes-nous perçus par le corps social ? Quels sont les stéréotypes qui forgent notre identité sociale ?
Ce sont ces questions que Vidisha pose à travers sa série de portraits de Behrupiyas (mot forgé à partir des mots sanskrit : plusieurs et apparences). Ces acteurs des rues issus de castes de nomades présentes sur tout le sous-continent indien avaient la particularité de changer de rôle et de costume tous les 42 jours. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux employés par l’industrie de l’entertainment de Bollywood, font perdurer la tradition tout en assouplissant cette règle.
Tour à tour, dieux ou déesses, villageoise avec son panier sur la tête, pèlerin hindou, défenseur de l’indépendance ou touriste…, ces stéréotypes interrogent aussi la perception du genre puisque ces rôles ne sont tenus que par des hommes. Devenir quelqu’un d’autre pour mieux se connaître et mieux se retrouver, c’est le ce que nous propose Vidisha Saini dans Pratibimb.
Vidisha Saini est née en 1989. Après un bachelor au National Institute of Fashion Technology de New-Delhi, elle poursuit un master en photographie et médias au California Institute for the Arts.
En 2010 et 2011, ette série a été exposée au Format Festival de Manchester, à l’Empty Quarter Gallery à Dubai, à la galerie Matthieu Foss à Bombay. Elle a également été publiée dans le magazine culturel Motherland.
Sybile Girault
