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La Galerie Stephan Cohen ferme mais les foires photographiques se multiplient

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Stephan Cohen explique pourquoi

Stephen Cohen dirige sa galerie depuis vingt-cinq ans. Il est également le fondateur de photo L.A., la plus ancienne foire de photos de Los Angeles. L’annonce de la fermeture de sa galerie a suscité de nombreuses interrogations. Voici un entretien exclusif, dans lequel Stephen évoque sa galerie, les affaires et les foires de photos en général.

Andy Romanoff : La Galerie Stephen Cohen est en activité depuis de nombreuses années. Vous avez pris votre décision de la fermer et de faire du commerce privé. Quelles ont été vos motivations ?
Stephen Cohen : Je ne ferme pas complètement. La galerie sera ouverte moins souvent et sur rendez-vous. Elle deviendra peut-être totalement privée, mais plus tard. Je vends des photos et des livres depuis 1977. J’ai sillonné le pays en voiture pendant plus de vingt ans. J’ai visité des musées, je me suis rendu chez des commissaires et des collectionneurs d’entreprises. J’ai organisé cinquante trois foires depuis 1992 (Photo L.A., photo San Francisco, photo Santa Fe, photo NY, Aipad Photography Show à Miami en 2007 qui a rencontré un grand succès, photo MIAMI, ainsi que la première foire de photo vernaculaire à New York). J’ai également été l’associé de Paul Amador dans la galerie new yorkaise Cohen Amador, installée dans le Fuller Building entre 2005 et 2009. Je crois que je suis un peu fatigué. Même pour n’organiser que six expositions par an, il faut beaucoup de temps, d’énergie et d’argent.

AR : Comment rester visible sans ouvrir la galerie ni présent physiquement ? Comment les gens vous trouveront-ils ?
SC : Je ne vais pas disparaître. J’enverrai des newsletters régulières et mon nouveau site internet sera une plate-forme de vente de tirages et d’albums issus de ma grande collection de livres. Il y aura toujours des œuvres aux murs et j’organiserai de petites expos pop-ups des œuvres qui m’intéressent.

AR : Pensez-vous que ce sont les conditions du marché qui ont changé à L.A. ou que le monde change en général ?
SC :
Je crois que le marché de la galerie a changé un peu partout. L’art d’exposer et l’art de vendre ont peut-être pris des voies séparées. Il n’y a pas autant de passage à Los Angeles qu’à New York. Une partie du marché s’en est allée vers les nombreuses foires d’art qui ont émergé dans le monde. L’Europe, notamment, accueille un grand nombre de foires artistiques régionales. Et bien sûr, Internet et les médias sociaux ont offert beaucoup de plates-formes de vente.

AR : Sans parler des raisons d’affaires, comment vous sentez-vous à l’idée de laisser la galerie derrière vous ?
SC : Un peu triste, mais je me réjouis à l’idée de faire l’inventaire, de placer mes artistes au musée et dans les collections d’entreprise. Je disais que j’étais fatigué : je suis en train de construire un cocon dont j’émergerai bientôt. Ce sera beaucoup de travail. En ce qui concerne Photo L.A.., qui vient de fêter ses vingt-cinq ans, la foire se poursuivra avec à sa tête ma partenaire pour la direction et la production, Claudia James Bartlett.

AR : Qu’est-ce qui compte pour vous dans le monde des foires artistiques à l’heure actuelle ?
SC :
Toute la communauté photographique doit se réunir pour promouvoir des manifestations comme photo l.a. Les artistes, les étudiants, les galeries, les commissaires, les collectionneurs et ceux qui écrivent sur la photo doivent soutenir chaque effort pour encourager la réalisation et l’exposition de l’art photographique.

Même si vous ne pouvez pas vous permettre d’acheter des photos, vous pouvez faire un tour dans les galeries, qui donnent leur énergie, leur temps et leur argent pour présenter des œuvres au public. Pour avoir géré un espace public pendant vingt cinq ans, je peux vous dire qu’on apprécie grandement les visiteurs. La plupart des équipes saisissent l’occasion pour s’investir auprès d’eux. Internet est un outil de recherche formidable pour découvrir la richesse de l’histoire de la photo, avant le dernier coup de cœur du mois. Pour éduquer son palais visuel, il faut voir le plus d’art possible. Alors soutenez votre galeriste local. Allez visiter une galerie aujourd’hui.

AR : L’annulation de Paris Photo Los Angeles reste vive dans les esprits. Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet ?
SC : Je pense que c’était une question d’agenda. PPLA avait lieu environ deux semaines après l’Aipad show de New York. Or, c’est à New York qu’il y a tout l’argent. Pour faire plus de bénéfices, les commissaires ont limité les fonds pour les déplacements. En outre, Frieze New York a lieu une semaine ou deux après, et Photo London a désormais lieu deux semaines après PPLA. Il y avait trop de foires rapprochées dans le temps, les galeries ont dû choisir leur marché.
Avril à Paris, novembre à Paris, presque tout le temps à Londres et New York – tous ces lieux sont plus attirants que L.A. en ce moment. Mais attendons de voir. DTLA compte maintenant, avec le nouveau Broad Museum, le complexe d’immeubles The Hauser Wirth & Schimml Kunstler et le mouvement des galeries de l’est vers le centre à partir des zones de The Culver et Bergamot. Si l’on ajoute à cela, avec le soutien et la promotion renouvelés du LA Tourist Board, le LA Arts Commission, photo l.a., le LA Art Show, l’ALAC, et possiblement le Mois de la Photographie de LA (MOPLA), qui ont tous lieu en janvier, la scène des foires artistiques de LA est amenée à compter elle aussi. N’abandonnez jamais. Ne baissez jamais les bras. « L.A. is the Place ».

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