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Stéphane Winter, Die Winter

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Stéphane Winter est né en 1974 en Corée du Sud. A 14 ans, il commence à photographier ses parents adoptifs en Suisse où il vit, “expérimentations” qu’il poursuit jusqu’au décès de son père en 2011. Intitulée Die Winter, sa série est autant une autobiographie qu’une exploration de différents procédés photographiques. Entretien.

 
Pourquoi êtes-vous devenu photographe ?

Mon métier précédent m’a amené à la photographie. J’ai découvert la photographie pendant mes études de chimie. Je me suis intéressé de près à la technique (appareils, chimie N&B, procédés anciens…), puis je me suis présenté à l’Ecole de Vevey en Suisse pour m’évaluer. Comme j’ai été accepté, j’ai arrêté de travailler dans le domaine de la chimie pour faire cette école et améliorer mon côté expressif.

Vivez-vous de la photographie ?

Oui et non : j’enseigne la technologie de la photographie à Vevey et je travaille à temps partiel dans le domaine de mon premier métier. En photographie, je me concentre principalement sur mes travaux personnels. Je collabore parfois avec des musiciens et autres personnes utilisant d’autres médiums.

Comment avez-vous connu le festival Circulation(s) ? Qu’en attendez-vous ?

J’en avais déjà entendu parlé mais c’est le festival qui m’a contacté. Marion Hislen avait vu l’exposition et le livre en septembre 2016 au festival Images à Vevey. Je n’ai pas beaucoup d’attente, ça me fait déjà très plaisir de pouvoir exposer dans ce festival à Paris. Je sais qu’il offre une grande visibilité, ce qui pourrait amener d’autres rencontres et projets.

Décrivez le propos de votre série et expliquez pourquoi vous avez décidé de la faire ?

A l’origine je n’ai pas décidé de faire cette série. J’ai fait la première image à l’âge de 14 ans avec l’appareil photo qu’on m’avait offert pour mon anniversaire. La suite n’a été qu’expérimentations d’appareils et de procédés en prenant en photo des personnes proches : mes parents. Avec les années, on y ont pris goût et les photos se sont accumulées pour atteindre quelque 6 000 images. Mes parents étaient toujours partants. Les déguisements ont fait leur apparition mais les prises de vue sont spontanées. C’est seulement vers 2007 ,avec mon éditeur (qui est aussi un ami, car nous avons été à Vevey ensemble), Jérôme Sother de GwinZegal en Bretagne, que nous avons décidé de faire une publication avec toutes ces images. En 2011 mon père est décédé. Suite à cet événement, je me suis concentré sur un autre projet personnel déjà en cours. Finalement, le livre est sorti cet automne au moment de l’exposition à Vevey.

En quoi consiste l’étape préparatoire de cette série ou de votre travail en général ?

Avoir de la patience ! Ce travail est le fruit de 23 années de prises de vue et il a fallu attendre 28 ans pour qu’il aboutisse. Presque tous mes travaux sont des séries réalisées sur le long terme que je n’ai jamais montrées, notamment deux d’entre elles : l’une débuté il y a exactement 20 ans et l’autre commencé en 2004.

Quels sont vos maîtres ou vos références dans la photographie ou dans l’histoire de l’art ?

Mes références seraient plus des artistes qui me font rêver et aller dans des mondes que je ne peux pas concevoir, mais que eux ont réussi à montrer ou exprimer. Donc il y en a beaucoup… Je n’en citerais qu’un dont j’aimerais vivre éternellement dans ses tableaux, c’est Edward Hopper.

En quoi la photographie a-t-elle changé votre point de vue sur le monde ?

Ce que je vais dire va paraître un peu bateau, mais elle a eu un impact sur ma perception de la réalité, la réalité de ce qu’on veut nous montrer et la réalité de ce que je veux voir. Pour moi, aujourd’hui tout est « fake » pour utiliser une expression à la mode. Il y a des pourcentages plus ou moins élevés de « fake », mais le 0 % « fake » n’existe pas (que dans la photographie ???). Dès qu’il y a une intention, il y a du « fake », dès qu’il y a une image il y a un cadrage…

Propos recueillis par Sophie Bernard

 

Festival Circulation(s) – Jeune Photographie Européenne
Du 21 janvier au 5 mars 2017
CENTQUATRE
5 rue Curial
75019 Paris
France
Catalogue
Editions 2017, 22 euros

Stéphane Winter, Die Winter
Coédité par les éditions GwinZegal et le festival Images de Vevey
30 €

www.festival-circulations.com

www.104.fr

www.fetart.org

www.galerie-circulations.com

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