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Société Générale, une collection cohérente et ouverte sur le monde

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Aurélie Deplus, responsable du mécénat artistique de la Société Générale depuis 2013, incarne par son parcours la place de l’humain au cœur de la Collection du groupe qui compte plus de 300 œuvres originales et 700 lithographies. Analyste financière, elle a été l’une des 4 premiers collaborateurs sélectionnés pour faire partie du Comité d’acquisition de la Collection et travailler en binôme avec un expert. Cette expérience peu commune lui permet à présent d’exercer son rôle en phase avec les grandes valeurs et les orientations de la banque, ainsi qu’une vraie curiosité d’esprit pour elle qui est passionnée d’art contemporain et qui insuffle au quotidien volonté de partage et idées novatrices.
Nous la rencontrons au siège de la Défense, dans les tours jumelles et la tour Granite signée Christian de Porzampac,tandis qu’une partie des salariés sera transférée à Val de Fontenay en 2016 dans ce qui ressemble à un campus du futur.
Alors que l’accrochage de la commissaire indépendante camerounaise Koyo Kouoh – autour des déplacements, des flux financiers et de personnes, ainsi que du rapport du spectateur à l’œuvre (dynamiques cinétiques) – se termine, et que le prochain, autour de la musique, se prépare, nous découvrons cet espace spécifique, à la fois contrainte et défi d’exposer. Mezzanine, couloirs, atriums, salles de réunion mais aussi foyer de l’auditorium, cafétéria, restaurant : l’art est partout mais joue à cache cache. Invitation à se laisser surprendre au détour d’une courbe, d’une arête, d’une diagonale. Echos et rebonds. Soulages, Alechinsky, Zao Wou Ki mais aussi Morgane Tschiember, les sœurs Chevalme (qui animent des ateliers enfants), Farah Atassi ou Mathieu Mercier pour les talents émergents, l’un des grands axes depuis le milieu des années 2000, moment de l’intérêt pour la photographie. Liu Bolin et son autoportrait emblématique pris dans les coffres du Boulevard Haussmann ou Aleix Plademunt et ses spectateurs, Eric Rondepierre à la sortie du métro, Pierre Gonnord et ses modèles, Loan Nguyen et ses paysages contemplatifs ou Edouard Levé et ses joueurs de rugby d’actualité pour un groupe qui a fait de ce sport l’un de ses axes identitaires stratégiques.

Quel bilan tirer de ces 20 ans d’art à la Société Générale ? (Matérialisés par un superbe livre publié à la façon d’une exposition)
« L’on perçoit des évolutions dans la manière de partager la Collection. Elle a été créée, à l’origine, pour les collaborateurs, mais il y a rapidement eu une volonté de partager avec les musées et les institutions culturelles à travers un ou deux expos par an, en province notamment. Après, nous avons privilégié ouverture et développement vers le public, le jeune public et le grand public (depuis 2 ans sur simple inscription sur le site internet) ».
A la question de savoir comment mesurer la perception extérieure, même si Aurélie Deplus se dit modeste, des indicateurs de démocratisation positifs sont apparus. « Oui nous notons une perception de l’extérieur plus importante, mais il est nécessaire d’accroître la visibilité autour du mécénat et de la collection partagée avec le plus grand nombre, à travers des actions participatives ou coopératives, comme les ateliers pour les enfants créés et animés par les soeurs Chevalme. »
« L’idée est que chaque année un artiste s’implique davantage sur ces sujets et sur d’autres, au moment des vernissages par exemple, où les artistes sont présents, ou d’autres manifestations y compris extérieures, comme les conférences au Palais de Tokyo auxquelles ou Morgane Tschiember et Benjamin Sabatier ont participé. »
« D’autres sujets types « Master Class » et pédagogie vers la petite enfance (parcours enfant et bientôt centres aérés) sont développés en lien avec la Mairie de Nanterre et de Paris. »

Quelle est la place de la photographie et est-elle évolutive ?
Elle reste en équilibre avec la peinture ou la sculpture, les deux autres axes de la Collection.
« Même s’il se dégage des thématiques principales liées aux portraits et aux paysages, nous restons très ouverts. L’humain est fondamental aussi, même s’il est parfois caché. »
La notion des territoires traversés et des flux particulièrement mise en avant par Koyo Kouoh est également importante et reflète l’internationalisation du groupe.
« Si nous parvenons à oser des choses plus engagées, elles ne doivent pas être trop frontales par rapport aux collaborateurs (25 000 environ).» Aurélie Deplus nous cite alors ce cliché tout en noir de Berni Searle de la série « Seeking Refuge » qui a trouvé un écho complexe et délicat chez certains, eu égard à l’actualité des migrants ou à des événements personnels de perte ou de deuil. « Il est difficile de s’engager sur une voie trop politique, un consensus sur l’image doit prédominer. »

Comment dès lors créer une cohérence pour un si grand nombre ?
« Nous devons communiquer le plus possible autour de la vie de la Collection et de nos nouvelles acquisitions, établir des outils pédagogiques et innovants. Notre site internet, l’ intranet, les réseaux sociaux et le réseau social interne sont des leviers puissants. De plus, de nombreuses actions ont été développées tout au long du parcours du collaborateur au moment de son intégration mais aussi lors de séminaires ou réunions d’équipe. » « Si l’actualité est assez difficile en ce moment, il est bon d’ouvrir les horizons. L’art et la collection restent très fédérateurs et les collaborateurs se les sont bien appropriés ». « De même, nous observons que la passion et l’ouverture aux talents sont désormais prépondérantes, vie publique et privée se confondant de plus en plus. Nous travaillons pour ce faire avec les étudiants (Paris 1, Panthéon, Sorbonne, Essec notamment), mais aussi autour de l’éducation par la pratique culturelle aux côtés de la Fondation de la Solidarité en accueillant de nombreux groupes. »

Quelles sont vos orientations futures ?
« Accompagner la transformation digitale du Groupe en développant notamment de nouvelles fonctionnalités de notre base de données, super banque d’images avec des commentaires interactifs. En parallèle au site, qui reste plus une vitrine. Les réseaux sociaux sont systématiquement intégrés à notre démarche. Notre volonté est également de développer des passerelles avec les autres domaines du mécénat comme à l’occasion de la prochaine exposition autour de la musique ou vers les différents lieux et architectures du Groupe, comme Val de Fontenay. »

En quoi ce nouvel accrochage est-il donc le reflet de nouvelles synergies engagées avec les autres axes et vocations du mécénat du groupe ?
« La banque est engagée depuis plus de vingt-cinq ans en faveur de la musique classique et de l’art contemporain. Pour ma part, j’ai à cœur de développer depuis mon arrivée à la tête de la Collection des actions visant à renforcer les synergies entre ces deux axes du mécénat du Groupe.»

« David Grimal est un violoniste hors pair qui a eu l’audace de créer en 2004 l’ensemble des Dissonances, formation à géométrie variable qui aborde le répertoire classique et contemporain. Jouer sans chef, l’idée est un vrai défi pour un orchestre symphonique. La liberté et le partage sont les maîtres mots de l’action de David Grimal. Associées à une grande exigence musicale, la liberté des musiciens, la liberté dans le choix des programmes et la liberté dans l’interprétation, donnent aux Dissonances une identité forte, saluée par la critique.  Cette conviction se concrétise également dans deux actions sociales originales :« Les P’titsonances », ateliers de sensibilisation en milieu scolaire et concerts éducatifs ainsi que  « L’autre saison », une série de concerts de grands interprètes offerts aux sans-abris en l’église Saint-Leu à Paris.»

« Lui confier notre nouvel accrochage nous est apparu comme une évidence au regard de nos actions respectives. Il a accepté de choisir une vingtaine d’œuvres au sein de la Collection et  de les mettre chacune en perspective avec une œuvre musicale que les visiteurs pourront écouter grâce à des IPod Touch. C’est une exposition tout à fait inédite.»

Quelle différence faites-vous entre une collection d’entreprise et privée ?
« Notre vocation est de nous inscrire dans la durée, nous ne vendons jamais. Nous allons continuer à suivre les artistes et à les soutenir. »

«  Au sein des collections privées, ce sont souvent les choix d’un homme qui président aux acquisitions, alors qu’ici la Collection est destinée aux collaborateurs, d’où un certain consensus dans les choix qui doivent refléter les valeurs du Groupe et une nécessaire possibilité d’appropriation. Pour cela le processus d’implication de 2 collaborateurs sur candidature interne au sein du comité d’acquisition et leur formation auprès d’experts reste unique, couplé à d’autres supports de communication plus classiques comme les vidéos sur le site, les posters pour les bureaux ou les cartes de vœux. Un teasing sur l’ensemble de la Collection est également en préparation destiné aussi à l’international. Certains franchissent le pas de la Collection et beaucoup deviennent de futurs ambassadeurs à terme ! »

INFOS PRATIQUES :
Vie de la collection, dernières acquisitions,
Visites grand public : Inscrivez-vous !
Dissonance, nouvelle exposition par David Grimal
du 12 novembre 2015 au 31 mars 2016
Société Générale
La Défense – Paris
France
http://www.collectionsocietegenerale.com/

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