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Série Willy Ronis : ses photographies de Belleville et Ménilmontant

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A partir de 1985 Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique et sélectionne ce qu’il considère comme l’essentiel de son travail. Il réalise six albums comprenant 590 photos qui représentent à ses yeux son testament photographique. Ceux ci sont la matrice de cette exposition. L’œil de la photographie souligne l’importance de ce grand photographe qui nous a quitté il y a presque dix ans en publiant chaque jour un des neuf volets de cette exposition exceptionnelle, aujourd’hui : ses photographies de Belleville et Ménilmontant.

Très jeune, Willy Ronis a commencé à photographier Paris et les quartiers qu’il sillonnait, et n’a plus jamais cessé de le faire tant qu’il a pu continuer à faire des prises de vues. Ce n’est néanmoins qu’en 1947, sur l’invitation de Daniel Pipart, un peintre ami de sa femme Marie-Anne et authentique enfant de la rue de Ménilmontant, qu’il découvre Belleville et Ménilmontant. C’était alors une sorte de village enclos dans Paris et ignoré des Parisiens, qui ne s’y aventuraient qu’avec crainte, tant sa réputation dans les quartiers bourgeois était mauvaise. « C’était le quartier des Apaches, on n’y allait pas », raconte Willy Ronis.

Pour lui, en revanche, c’est une révélation : il tombe amoureux de ce quartier où le temps semble comme suspendu. Il s’attache à décrire une vie sociale simple et modeste, mais d’une solidarité exemplaire, s’arrêtant dans les bistrots et les ateliers à la rencontre de personnages sans prétention mais riches d’humanité. Il y arpente les tonnelles, les ruelles, les passages et les arrière-cours où il rencontre avec le même bonheur des ouvriers artisans, des tireurs à l’arc, des boulistes, et des jardiniers amateurs qui perpétuent le décor verdoyant traversé par les voies de la Petite Ceinture. Willy Ronis constitue ainsi un témoignage hors-pair sur un Paris aujourd’hui disparu, empreint d’une douceur de vivre modeste et insouciante en dépit de la misère qui transparaît dans de nombreuses images. « Belleville Ménilmontant a été une belle aventure. Cela n’a pas été l’aboutissement d’une volonté clairement exprimée dans ma tête. Cela a été un coup de foudre… »

Ces photographies sensibles du quotidien du quartier et pleines de sympathie pour les personnages qu’il y rencontre, donnent naissance en 1954 à son premier livre, Belleville Ménilmontant sur des textes de Pierre Mac Orlan. Il ne rencontre qu’un succès relatif, mais il est désormais un livre culte, réédité à trois reprises jusqu’à 1992, avec un nouveau texte de Didier Daeninckx.

Dans les années 1960, Willy Ronis ne cesse de revenir dans ce quartier, sur les lieux de ses prises de vues. En 1990, le collectif du Bar Floréal organise le parcours « Sur les pas de Willy Ronis dans Belleville Ménilmontant », où ses photographies sont affichées sur de grands panneaux installés sur les lieux mêmes de leur naissance, dans les vitrines des commerçants et à la Mairie du 20e. « J’ai vécu à Belleville des bonheurs personnels et des bonheurs photographiques, pour moi cela ne fait qu’un, c’est le bonheur tout. »

 

Exposition coproduite par la Mairie du 20e arrondissement de Paris et la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, en partenariat avec la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, commissariat de Gérard Uféras et Jean-Claude Gautrand.
 

 
Willy Ronis par Willy Ronis
Du 27 avril au 29 septembre 2018
Pavillon Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant
75020 Paris

Du mardi au samedi de 11h à 18h Entrée libre

https://www.mairie20.paris.fr/mes-demarches/culture/le-pavillon-carre-de-baudouin/le-pavillon-carre-de-baudouin-197

 

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