Rechercher un article

Sam Barzilay par Stéphanie de Rougé

De sa première rencontre avec la photographie à l’ouverture de sa galerie…

A 11 ans, Sam s’est vu offrir un appareil par son oncle et entra dans le club junior de photographie de son école, en Grèce, pour en apprendre plus à propos de ce médium. C’est dans ce cadre qu’il a découvert une image de l’ombre d’une fourchette portée sur une assiette réalisée par Kertesz. Il fut fasciné par la beauté et la force qui se dégageaient de cette composition extrêmement simple. Il étudia la philosophie et la photographie à l’université TUFTS et à l’école du Musée des beaux-arts de Boston, Massachusetts. Il a ensuite essayé de gagner sa vie avec la photographie, principalement grâce à des missions confiées par des magazines grecs en Asie centrale à une époque où peu de photographes se rendaient là-bas. Puis vint le temps (2004-2005) du service militaire obligatoire en Grèce et Sam explique que « pour ne pas perdre l’esprit », il passa tout son temps libre à planifier un voyage de trois mois dans le corridor de Wahkan – une étroite bande de terre en Afghanistan séparant le Tadjikistan du Pakistan. Pendant ce voyage exigeant, il perdit 8 kilos, apprit à se sortir d’un interrogatoire de huit heures mené par les services secrets tadjiks, transporta un DVD avec les séquences de la mise à sac du palais kirghiz et du renversement du gouvernement kirghiz qu’un ami photojournaliste lui avait confié pour qu’il le ramène aux États-Unis, parmi d’autres incroyables aventures. Rétrospectivement, il est surpris que lui et son ami s’en soient sortis vivants.
En 2007, après avoir terminé son master de photojournalisme à l’université Westminster de Londres, il se vit offrir un stage dans le bureau parisien de l’agence VII après lequel il accepta la proposition de Frank Evers – alors PDG de l’agence – de coordonner et de chapeauter la première édition du New York Photo Festival dans Dumbo – une entreprise menée conjointement par l’agence VII et l’éditeur PowerHouse Books. Il lança le festival en 2008 et en devint le directeur en 2010.
Début 2011, il décida de créer sa propre entreprise – United Photo Industries – avec Dave Shelley. Ils accomplirent leur premier projet – plusieurs containers de transport transformés l’espace de quelques jours en galeries temporaires – dans le cadre du Dumbo Art Festival de l’automne 2011. Au même moment, Sam était occupé ailleurs, négociant une collaboration avec le festival photo d’Athènes et se mariant en Australie ! Pendant ce temps, à Brooklyn, un incendie électrique démarra dans le bâtiment où son entreprise avait ses bureaux. Il dut déménager. Son propriétaire – et soutien – Two Trees Management, lui proposa un espace vide au 111 Front Street pour quelques mois, afin de lui donner le temps de se retourner. Cet espace était justement une galerie, aussi Dave Shelley et lui décidèrent-ils de réaliser 7 expositions en 7 jours durant le temps où ils l’occupaient. Au terme de cette programmation, ils se virent offrir un bail et l’acceptèrent. C’est ainsi que la galerie « accidentelle » de l’United Photo Industries est née.

Un bon souvenir…
Il se rappelle le matin de leur première ouverture. À cet instant, et parce qu’ils avaient tout perdu dans l’incendie, il n’y avait rien dans la galerie à part les éclairages et 15 photos encadrées de l’exposition – « un grand espace de 90 mètres carrés de vide » dit Sam. Ce matin-là, Dave (Shelley) et la femme de Sam, Laura, conduisirent un camion à Manhattan où une grosse compagnie déménageait et donnait de ce fait une partie de ses meubles. Ils ramenèrent trois bureaux, trois chaises roulantes, trois fauteuils, des meubles de rangement, des étagères.
« Finalement, nous avions des locaux fonctionnels – c’était Noël ! »

Un mauvais souvenir…
Pas vraiment un souvenir mais plutôt un état de fait. Pour continuer à montrer de l’art dans la galerie et pour mettre au point le projet à grande échelle de containers aménagés PHOTOVILLE, Sam, Dave et Laura ont dû travailler sans compter leur temps et il a trouvé cela épuisant.

Une photographie qui a une importance spéciale dans sa vie…
Egg de Rahi Rezvani – Sam admire la beauté intense et la fragilité du travail de Rahi, et son réalisme magique. Rahi est un photographe iranien vivant en Hollande. Sam a présenté ses impressions très grand format à Athènes, Brooklyn et Shanghai depuis qu’il l’a découvert en 2011.

Sur le mur de sa chambre…
Egg de Rahi Rezvani

Stéphanie de Rougé

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android