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Robert Doisneau : les années de jeunesse (1912-1939)

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Si Robert Doisneau excelle à nous conter les mille et un miracles de la rue, c’est que ses propres racines plongent dans la terre grise et morne d’une banlieue où il a vu le jour, à Gentilly, un certain 14 avril 1912. Son paysage est celui des petites industries installées le long de la Bièvre. Le tout ceinturé par la zone, grandes bandes de terrains vagues installées le long des anciennes fortifications qui entouraient Paris. Un immense terrain de jeu qu’avait déjà sillonné Eugène Atget, à qui Robert Doisneau voue une véritable admiration.

A 13 ans, il est admis au concours d’entrée de l’Ecole Estienne, l’Ecole supérieure des arts et métiers graphiques près de la place d’Italie. Son goût pour le dessin l’incite à choisir l’atelier de graveur lithographique. En 1929, diplôme obtenu, il entre dans un atelier d’art graphique où il va faire ses premières armes. En réalité, ses toutes premières photographies, Doisneau les réalise avec un appareil 9X12 emprunté à son demi-frère. « J’ai commencé à faire des photos pour inscrire ce que je voyais tous les jours. Ma première photo, c’est un tas de pavés. Parce que, comme je n’osais pas lever les yeux sur des gens vivants, j’ai photographié des matières, la seconde photo était le bec de gaz. »

En 1931, Doisneau entre comme opérateur chez André Vigneau, photographe célèbre aux théories révolutionnaires, un monde nouveau s’ouvre à lui, celui de l’avant-garde artistique. L’année suivante, il s’achète un Rolleiflex 6X6, un appareil qui ne le quittera plus pendant longtemps. C’est également cette année là qu’il vend à un quotidien une série d’images réalisée au marché aux puces.

En 1934, Doisneau entre au service photo des usines Renault. Il va découvrir là un autre univers, qu’il n’oubliera jamais, celui des travailleurs, avec leur solidarité et leur dignité. « Renault fut pour moi le véritable début de ma carrière de photographe et la fin de ma jeunesse. (…) J’ai compris ce que signifie la fraternité des travailleurs. » Ce travail, qui lui permet d’apprendre les bases de la photo d’illustration, l’ennuie. « En juin 1939, je suis renvoyé de chez Renault pour cause d’absences et de retards répétés. Je suis fou de joie. Je vais enfin travailler pour moi. »

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