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Rencontre avec Fariba Farshad et Michael Benson

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A quelques jours de l’ouverture de Photo London, notre journaliste Marie de la Fresnaye a rencontré les deux directeurs de la foire : Fariba Farshad et Michael Benson. Voici leur interview.

Les orientations stratégiques et générales pour PhotoLondon 2016

Qu’y a t-il de nouveau et d’enthousiasmant dans cette deuxième édition de Photo London ?
Beaucoup de choses. Pour commencer, nous avons construit un magnifique Pavillon dans le Fountain Court de la Somerset House. Nous avons également créé un nouvel espace, que nous appelons l’Annexe. Ces deux nouveautés nous ont permis d’ajouter quinze galeries. Nous avons aussi conçu un nouvel espace pour les éditeurs ainsi que l’Auditorium, dédié à notre programmation de rencontres.

En quoi la ville de Londres est-elle un foyer d’accueil particulier pour la photo et l’art contemporain ?
Parce qu’avec New York et Paris, c’est l’une des capitales culturelles les plus importantes au monde. Londres est internationalement considérée comme la première vraie ville globale. Sa diversité culturelle extraordinaire en a fait pendant des années le creuset d’une grande créativité en musique, en littérature et dans les arts visuels. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la ville ait tiré parti de sa prééminence en art contemporain pour accueillir la photographie. Après tout, c’est à Londres que le mot « photographie » a été inventé. Ce qui est surprenant, c’est plutôt que cet accueil ait mis autant de temps à venir !

Comment le festival Photo London est-il devenu une plateforme pour une large gamme de pratiques photographiques, des plus émergentes aux plus en place ?
Photo London a souhaité développer cette approche précise dès le début. Nous ne sommes pas qu’une plateforme pour les grandes galeries internationales, nous sommes également une vitrine pour les galeries et artistes émergents. Nous sommes ravis de permettre la reconnaissance de jeunes talents à travers diverses initiatives comme notre bourse de résidence Photo London / John Kobal ou les prix des Diplômés Magnum.

Quels seront cette année les points principaux du programme public soutenu par la Luma Foundation ?
Nous partageons avec la LUMA Fondation le même désir de créer un festival de photo qui s’étale sur un an, dans toute la ville, et dont Photo London serait le foyer. Plus de quarante évènements annexes sont organisés cette année pendant la semaine du festival. Nous accueillerons sur le campus de Photo London trente-trois rencontres avec de nombreux photographes, commissaires et critiques, parmi les meilleurs au monde. Nous présenterons quatre grandes expositions, dont l’une avec le maître de la photo Don Mc Cullin, produit en association avec Hamiltons. Les autres montrent l’œuvre de Sergey Chilikov (du Musée d’Art Multimédia de Moscou), Craigie Horsfield (avec le centre Wilson pour la Photographie) ainsi qu’une exposition spéciale sur la photographie de rue, avec Matt Stuart et un groupe d’artistes plus jeunes, Bredun Edwards, Marina Sersale, et The Lurkers. Notre programme de projections inclut des films sur Mapplethorpe, Vivian Maier et Bill Cunningham. Nous proposerons également des installations spéciales de Walter&Zoniel, Martin Parr et Wolfgang Tillmans. Enfin, les Deadhouse Sessions proposeront chaque soir notre musique pionnière et des évènements photographiques.

Quelles tendances avez-vous repérées dans les œuvres et chez les artistes des galeries participantes ?
Je ne pense pas que la question des « tendances » soit vraiment pertinente. Ce qui est certain, c’est que les galeries ont présenté beaucoup de photos documentaires et de mode cette année, et que de nombreux artistes repoussent les limites de la photo par l’utilisation d’images trouvées ou des nouvelles technologies, ou par la création de formes semi-sculpturales. Les collectionneurs se montrent très intéressés par les photos vintage (parallèlement, les galeries en proposent d’ailleurs de plus en plus, ce qui est très agréable). On remarque aussi un léger mouvement, plus modéré, de certains jeunes artistes vers l’expérimentation via des techniques photographiques anciennes. Quoi qu’il en soit, c’est une période particulièrement exaltante et vive pour la photographie. Il y a beaucoup d’énergie et nous semblons avancer dans plusieurs directions, parfois contradictoires. Les œuvres proposées par les galeries reflètent cette énergie et cette diversité.

En quoi le « nouveau paysage photographique » impacte t-il la direction que prend le marché ?
Nous assistons à l’émergence d’un nouvel ensemble de jeunes collectionneurs qui ont trouvé dans la photographie un moyen accessible et abordable de débuter une collection. C’est une généralisation terrible, mais ils essaient d’être de jeunes professionnels brillants et malins. Ils ont pris conscience que pour le prix d’une seule grosse pièce d’art contemporain, ils pouvaient bâtir une collection de photos très forte. Les grands collectionneurs restent une puissance significative, qui impacte profondément le marché, mais ce groupe plus jeune et plus important numériquement représente l’avenir.

2 Benchmark et organisation

L’AIPAD est un « Club », Paris Photo a son comité de sélection… Comment cela se passe pour Photo London?
Nous avons notre comité de sélection composé de professionnels de la photographie. Mais il n’y a aucun marchand parmi eux.

Combien coûte un stand ?
Les prix varient en fonction de l’emplacement. Cela va de £300 à £525 le mètre carré.

Comment évaluez-vous le résultat de l’édition 2015 ?
Il a dépassé nos attentes, et de façon conséquente, également celles de nos marchands. Beaucoup d’entre eux ont bien vendu. La plupart ont rencontré de nouveaux clients avec lesquels ils sont restés en contact tout au long de l’année. Ceux qui n’étaient pas venus ont posé leur candidature très tôt cette année. L’un d’entre eux m’a dit : « Vous avez sorti un lapin du chapeau ! J’ignorais totalement l’existence de ce chapeau et je ne m’attendais certainement pas à y trouver un lapin ! »

Pourquoi les foires d’art sont-elles si nombreuses alors que les maisons de vente et les galeries rencontrent autant de difficultés ?
Parce que c’est un modèle qui semble fonctionner. Un marchand a décrit les foires d’art contemporain comme un « mal nécessaire ». Je veux bien accepter le « nécessaire », mais certainement pas le « mal », en tout cas pas pour Photo London, que nous aimons considérer comme un antidote aux foires d’art.

Quelle est la place d’Internet et des réseaux sociaux chez les collectionneurs de photo ? Et qui sont les nouveaux collectionneurs ?

Les ventes en ligne semblent fonctionner jusqu’à un certain point. Disons si les collectionneurs dépensent quelques milliers de livres… Mais les gens ont besoin de voir les œuvres en vrai !

FOIRE
Photo London
Du 19 au 22 mai 2016
Somerset House
Strand
Londres WC2R 1LA
Royaume Uni
+44 (0)20 7759 1169
[email protected]
http://photolondon.org

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