Rechercher un article

Pierre-Yves Ginet

Preview

En 1998, j’ai découvert les luttes occultées des moniales tibétaines, négligées au sein de leur communauté, mais au premier rang, dans ces années-là, de la contestation. Jusqu’en 2001, je me suis rendu dans plus de cinquante couvents afin de mettre en lumière leur existence, leurs revendications “sociales” et leur engagement politique. C’est auprès de ces femmes que j’ai appris à voir, puis à chercher ces résistances du quotidien, souvent peu spectaculaires et pour cette raison sans doute, peu médiatisées. Des actes de prime abord ordinaires, mais qui, liés les uns aux autres, conjugués à l’identique dans le temps par des centaines de femmes, forment le socle compact d’un inaltérable attachement à la vie.

Après ce reportage, une question me revenait, avec colère : pourquoi ne parle-t-on pas du combat de ces femmes dans les médias. Pourquoi ne trouve-t-on surtout dans l’information qu’une représentation stéréotypée ? C’est là que les statistiques de l’Observatoire mondial des médias sont venus conforter mes impressions : aujourd’hui, dans seulement 21% des cas, les sujets de la presse écrite sont des femmes. En regardant de plus près, le déséquilibre est encore plus préoccupant. Elles sont surreprésentées dans des rôles dits féminins (mère, épouse, métiers dits féminins, fashion…) ou en tant que victimes (actualité internationale). La faible part restante, consacrée aux femmes agissantes, est monopolisée par les femmes politiques. Cette image ne représente pas les femmes que j’ai côtoyées, suivies, dans plus de vingt pays depuis 1998, d’Afghanistan au Pérou, d’Angola au Soudan, en passant par le Congo et le Cambodge, sans oublier la France bien sûr.

Las de ne trouver qu’incompréhension dans bon nombre de rédactions, mais appuyé par l’association Femmes ici et ailleurs, nous avons lancé, ensemble, en décembre 2012, un trimestriel : Femmes en résistance présente une information centrée sur les femmes agissantes, il laisse une part conséquente et rare aux reportages photographiques. Nombre de productions sont signées de photojournalistes reconnus, que nous sensibilisons à cet autre regard qu’il est nécessaire de porter sur les femmes.

Attaquer les stéréotypes dans l’information est une vraie mission d’intérêt général. Trop engagé/trop féministe pour certains, trop spécialisé pour d’autres… Il faut du temps pour rencontrer, expliquer et arriver à lever ces obstacles. C’est ce que l’équipe de Femmes en résistance tente de faire depuis plus d’un an. Contrairement à de très nombreux médias, la revue ne reçoit que peu de subvention. Indépendante, l’association n’a plus la trésorerie nécessaire. Cette publication unique risque de s’arrêter net.
L’association a besoin de 900 marraines/parrains, réuni-e-s dans le « Collectif Femmes en résistance », pour continuer. Plus de 600 personnes nous ont déjà rejoint, désireuses de recevoir ce trimestriel unique en son genre en France. Le temps nous est compté, mais nous avons de bons espoirs d’y arriver, grâce à vous.

Pour nous rejoindre : http://femmesenresistancemag.com/marraines-parrains/ 


Pierre-Yves Ginet

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android