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Philippe Ayral – Parcours 1990-2016

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Philippe Ayral est né le 23 avril 1949 à Toulouse. Un jour des années 1960, un ami, qui vient de recevoir en cadeau un appareil Werra 24x36mm, lui parle de la profondeur de champ, c’est alors qu’il découvre que la photographie à des possibilités créatrices. Il se met à la tâche, cherche des petits boulots en vue d’économiser l’argent nécessaire à l’achat d’un appareil avec un objectif Tessar et un obturateur que l’on peut armer par rotation du bloc optique. En 1969, il décide de partir avec un appareil photo et en stop, au Moyen-Orient. Ses images de Buzkachi à Kaboul sont publiées dans Paris-Match et celles de ses nomades sont diffusées par les agences Jacana et Explorer . De retour début 1970, il travaille le jour dans des commerces photographiques à Genève (Photo Verdaine, Photo Hall). La nuit, il photographie en noir et blanc pour le groupe Jelmoli. En 1972, il s’installe en France voisine à Gaillard. Au début des années 1990, il découvre le tirage platine-palladium. A peine le temps de maîtriser ce procédé de tirage, la fabrication du papier cesse. Non découragé, il décide de préparer lui-même la chimie nécessaire à la préparation de ce procédé de tirage… Il nous donne à voir « Histoire de pierre » (2000-2002) travail sur le temps et l’évolution de la lumière sans quoi rien n’existe, mise en parallèle de deux architectures, une abbaye cistercienne et des carrières d’extraction de pierres souterraines ; « Série blanche » (1996) travail blanc sur blanc, inspiré par les travaux des moines Zen ; « Adieu l’usine/Marignier » (1995) dernier témoignage d’une usine d’électro métallurgique qui a fait vivre toute une vallée pendant de nombreuses années ; « Derrière, il y a la mer » paysages ; « Léman gris » (1997) un matin de février et beaucoup de patience ; « Canettes » (2008-2010) écrasées et rencontrées dans le caniveau autour de son domicile ; « art mural » des tirages argentiques aux virages divers.

À propos du platine/palladium par Philippe Ayral

J’ai découvert le tirage Platine-Palladium au début des années 1990 avec le dernier papier tout prêt fabriqué par The Palladio Company, Inc que j’avais commandé aux Etats-Unis. Juste le temps d’y prendre goût et lorsque j’ai voulu utiliser ce procédé pour effectuer les tirages de la série « Histoire de pierre » la fabrication avait cessé. Les grandes compagnies comme Kodak ou Ilford avaient déjà cessé toute fabrication entre les deux guerres mondiales.

Il a donc fallu apprendre à préparer soi-même l’émulsion, trouver les produits chimiques et tester les papiers actuellement chimiquement compatibles avec le procédé.
La chose était d’autant plus difficile qu’à ce moment-là l’usage d’internet n’était en rien comparable à ce qu’il est de nos jours.

Le procédé n’est cependant pas récent puisque mis au point par William Willis, fils d’un célèbre graveur anglais qui déposa successivement trois brevets: patentes anglaises du 5 juin 1873, du 20 août 1878 et du 15 août 1880.

Le principe

Les sels de platine et de palladium utilisés sont très peu sensibles à la lumière, il est donc nécessaire d’utiliser un réactif chimique plus photosensible.
L’oxalate ferrique est le plus souvent utilisé.
Exposé à la lumière UV, le sel de fer est réduit et produit une image faiblement visible formée d’oxalate ferreux qui a la propriété de décomposer les sels de Platine/Palladium, formant un précipité noir de métallique dès la mise en contact d’un révélateur, l’oxalate de potassium, par exemple. La lumière n’agit donc pas directement sur les sels métalliques.

Le développement transforme l’image formée en une image au Platine/Palladium. Ce tirage est un objet entièrement fait à la main. De la fabrication de l’émulsion à son couchage au pinceau sur un très beau papier le plus souvent de fabrication artisanale. Sa permanence est donc égale à celle de son support car le Platine et le Palladium sont des métaux inaltérables.

Le procédé comporte néanmoins une limitation. Il n’est pas possible de procéder à un tirage par agrandissement. Il faut soit réaliser la prise de vue en grand format, soit réaliser en laboratoire un négatif à la dimension de l’image finale.
Caractéristiques
Extrêmement permanent. Grande gamme de gris avec des noirs profonds. Courbe de réponse différente du procédé argentique – tout ce qui est sur le négatif pourra être sur le tirage – permet des tirages très délicats
Contrairement au papier argentique, l’image n’est pas posée à la surface du papier mais les particules de métal sont imbriquées dans les fibres du papier
Les tirages ont une surface rigoureusement mat sans aucune réflexion, la texture du papier peut être plus ou moins présente selon le choix de ce dernier.
La beauté du tirage est réalisée par le couple formulation de l’émulsion et choix des papiers utilisés qui sont généralement soit des papiers d’art 100% coton soit des « washi » japonais à base de fibres de kozo ou de gampi.

 

Philippe Ayral – Parcours 1990-2016
Du 17 janvier au 30 avril 2019
Fondation Auer Ory pour la photographie 10 rue du Couchant
CH-1248 Hermance

www.auerphoto.com

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