Rechercher un article

Phémina Festival 2020 : La séléction de Valérie Simonnet

Preview

Le festival Phémina est un festival mixte. Si la promotion du féminin est au centre de sa démarche il présente aussi bien des hommes que des femmes photographes. Mixte aussi par la très grande variété des regards sans qu’aucune école ne l’emporte.

Au delà du très beau travail des invités du festival Isabelle Chapuis et Niko dans un regard plutôt « mode », voici mes coups de cœur.

Ces 6 artistes, cinq femmes et un homme illustrent formidablement ce que peut être un regard « féminin ». Celui qui est souvent caricaturé ou bâillonné à qui on ne laisse que rarement la possibilité de faire entendre sa petite voix sincère, humaine et intelligemment singulière. Merci au jury dont Sylvie Hugues.

 

Joanna Chudy une artiste polonaise

De beaux tirages noir et blanc pour une ambiance surréelle sans trucage ni montage juste une lumière et des situations extrêmement épurées. Un univers perdu, très défini mais sans certitudes, très personnel tout en litote et non dit pour un étrange enfermement personnel.

 

Patrick Cockpit chez Hans Lucas

On ne peut rien dire de cette série sans la trahir. Mais le contrat de l’interrogation du féminin/feministe est assurément rempli avec beaucoup d’humour et de second degré. Une très stimulante réflexion sur notre monde issue des meilleurs pages de Borges.

 

Candice Cellier

Probablement la série la plus exigeante de ce festival. Candice met en regard dans des diptyques une image de mains de chirurgiens, lors d’opération maxilo faciales et le portrait de la personne dont le visage a été reconstitué, sans détourner les yeux ni de l’un ni de l’autre. Ces images malgré la présence dans la série de Philippe Lançon ne tombent jamais dans le spectaculaire et témoignent au contraire d’une formidable humanité et admiration à la fois pour les mains qui soignent et les visages abimés qui se retrouvent. C’est extrêmement puissant et maitrisé sans jamais tomber dans une difficile objectivité médicale.

 

Sladjana Stankovic d’origine Yougoslave

Une énorme sensation pour cette série qui raconte la guerre, le chaos sans la montrer et alors qu’elle n’est plus là. Des images nocturnes, sombres, moins par ce qu’elles montrent que par ce qu’elles ne dévoilent pas. La violence y est omniprésente sans qu’on ne la voie jamais. Un hors champs magistral, très loin d’une vision journalistique, spectaculaire des faits l’illustration des durables ravages intérieurs.

 

Marie Pierre Dieterlé

« C’est quand demain ? » Une immense sympathie pour une photographe qui ne fuit pas dans l’abstrait ou la poésie mais affronte la réalité sombre du monde de l’exclusion. Le regard est formidablement humain porté sur les petites choses, les petits bonheurs et les attentes d’un temps parfois dilaté. La misère est terriblement présente dans des sourires qui ne s’esquissent presque plus, des tendresses furtives. Pas de spectaculaire mais un travail puissant qui laisse un sentiment visuel durable.

 

Helène Nugnes

Avec ses beaux tirages à la chambre Helene Nugnes nous emmène hors du temps. Une exploration de l’étrange de ce sentiment de confusion irréelle qui nous englue à la sortie d’un rêve. Des citations, des univers qui se profilent sans qu’aucun ne s’exprime vraiment et surtout ne puissent être suffisamment fort pour imprimer complètement le papier photo sensible. Une tentative poétique de capturer l’éphémère et l’indécis.

 

Phémina à Fontainebleau

Du 10 au 18 octobre 2020

https://croisonsnosregards.fr/

 https://www.facebook.com/pheminafestival/ 

@festivalphemina

 

Le dossier complet du festival

https://fr.calameo.com/read/0064488363ffc1fbee920?fbclid=IwAR0BRD0ZJQuQa__-0vqWEStpdI7YroHPh5h0wv8jMqGTPpQywAZLxtV1rKc

 

 

 

 

 

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android