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Pékin : Hamid Sardar – Au delà du grand vent

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Dans les temps anciens, un vent terrible soufflait sur la vaste steppe reliant l’Europe à l’Extrême-Orient. Les poètes grecs l’appelaient le Boréale, et pensaient qu’il vivait dans une grotte quelque part dans les montagnes de l’Altaï. Au-delà du grand vent – dans le pays d’Hyperborée – existe une terre idéale où le soleil brille toujours, un lieu connu pour ses prêtres et ses guérisseurs comme Abaris ; qui vécu dans un lieu où, selon le poète Pindare, « … ni maladie, ni amère vieillesse se mèlent, » et où vit la race Hyperboréenne « dans leur sang sacré, loin des labeurs et des batailles… » (Pindare, Les Pythiques, dixième Ode).

Les communautés nomades qui survivent aujourd’hui dans des lieux comme la Mongolie sont les descendants des mythiques Hyperboréens; une race d’illuminés qui vivait au-delà du grand vent. Les nomades mongols conservent une vision de la vie que notre imagination occidentale associe encore à la race dorée. Le mouvement perpétuel à travers les vastes pâturages et leur proximité aux animaux, à la fois domestiques et sauvages, semblent leur donner une certaine immunité contre la dégénérescence – une certaine sagesse spirituelle, qui peut paraître incompatible, même détestable, aux valeurs de la civilisation sédentaire, et qui demeure aujourd’hui un anachronisme héroïque, étranger à nos notions du temps et de l’histoire.

Dans ces paysages ethnographiques et oniriques habités par des rennes, des ours, des chevaux, des aigles et des loups, les hommes ne sont plus au centre de l’image. Ils ne sont qu’un élément flottant à travers la scène. En fait, sans la compagnie des animaux, la vie ne serait pas possible et l’homme semblerait perdu. Le mysticisme écologique qui relie l’animal à l’homme est l’essence même de la Mongolie cachée; c’est un lieu qui est rattaché aux bêtes qui parlent et aux voix des ancêtres, un lieu qui éveille le sentiment de guérison et de bien-être, mais qui semble toutefois contraire aux lois des hommes civilisés. Ces compositions iconiques rappellent une phase antérieure de la conscience humaine, à une époque où l’esprit-animal escortait l’homme, à travers les barrières physiques et métaphysiques, vers d’autres mondes.

La Résidence de l’Ambassade du Luxembourg à Pékin est une maison élégante et historique, construite à l’origine pour le chef de la mission anglicane de Chine à la fin de la dynastie Qing. Serindia Gallery est profondément reconnaissante envers l’Ambassade du Luxembourg pour l’occasion unique qu’elle offre pour montrer des œuvres d’Hamid Sardar-Afkhami dans un lieu aussi unique.

Hamid Sardar-Afkhami

Hamid Sardar-Afkhami est un photographe et cinéaste documentariste primé. Il a obtenu un doctorat en études tibétaines de l’Université d’Harvard, spécialisé dans la Mongolie. Il vit actuellement à Paris, en France, et Oulan-Bator, en Mongolie.

Beyond the great wind: journeys to hidden Mongolia
Hamid Sardar-Afkhami
du 26 mai au 9 juin, 2012
Résidence de l’ambassadeur du Luxembourg, Pékin, Chine

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