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Patrick Flandrin

Preview

C’est en 1928 et à Jacumba — alors encore une villégiature florissante de Californie — que William Wellmann tourne « Beggars of Life » avec Louise Brooks. Celle-ci raconte dans ses mémoires le tournage du film et les trois semaines difficiles qu’elle aura passées là-bas, logée avec toute l’équipe au Jacumba Hotel. Concurrencée par d’autres destinations comme Palm Springs, la petite ville aux eaux réputées déclinera peu à peu et tombera dans l’oubli. Partiellement détruit par un incendie en 1983, le Jacumba Hotel restera en ruines jusqu’en 1991 avant d’être presque complètement rasé. Entre temps, en 1985, Philippe Garnier et Claude Ventura reviendront visiter les fantômes de cette histoire pour « Cinéma, Cinémas » et en feront le sujet d’un 17 minutes mythique, me faisant rêver du jour où l’occasion se présenterait d’y aller à mon tour.


Aujourd’hui, Jacumba est plus que jamais un trou perdu au bord du désert, « à un jet de bouteille » du Mexique dont la frontière avec les États-Unis déroule à portée de regard les kilomètres de sa haute barrière métallique, couleur de rouille. Plus aucun train ne fait la liaison avec San Diego tout proche et des wagons abandonnés sont transformés en refuges de fortune. Le Jacumba Hotel a été remplacé par un « Spa Resort » encore en attente d’une ré-ouverture incertaine. En milieu de journée, la rare vie que l’on croise se concentre au Jacumba Lounge, un endroit dont l’intérieur clair et modernisé contraste avec les quelques bâtiments abandonnés qui longent la rue principale. Le serveur s’excuse de ce qu’il n’a plus de laitue pour le Jacumba burger.

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