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Ouverture du Petit Espace

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Vous l’avez sûrement croisée quelque part, dans un vernissage ou pour des lectures de portfolios, en France ou à l’étranger. Mais si, c’est une grande blonde avec un gros chat dans son sac ! Membre active de l’association Fêtart et du festival Circulation(s), Carine Dolek inaugure le Petit Espace, un nouveau lieu d’exposition dans le 10e arrondissement de Paris, à deux pas des Grands Boulevards. A ses côtés, dans cette folle aventure, il y a Olivier et Florence Placet, Fabienne Pavia et Emilie Rabany. La plupart seront là pour vous accueillir demain soir au vernissage de leur première exposition, The Dwarf Empire, de Sanne de Wilde, pour une plongée incroyable au cœur d’un parc d’attraction… de nains.

Rencontre avec Carine, directrice artistique du Petit Espace.

L’Œil de la Photographie : Demain s’ouvre le Petit Espace. Peux-tu nous confier la genèse du projet sur l’ouverture d’un lieu d’exposition à Paris ?
Carine Dolek : Cela faisait plus d’un an qu’on essayait de se caler un déjeuner avec une amie. Quand on a enfin réussi, en décembre dernier, elle m’a parlé d’un photographe de son collectif qui cherchait un projet pour faire vivre son studio photo, qu’il voulait transformer en lieu d’expo. J’ai rencontré Olivier Placet, il faisait un froid de canard, j’avais la fièvre et le crâne dans un étau, bref, les conditions idéales. Et de discussion en discussion, de rendez-vous en rendez-vous, on a s’est rendu compte qu’on se plaisait bien, que ça allait se faire, qu’on était raccord et que ça pouvait marcher. On a embarqué sa femme Florence, Fabienne Pavia et Emilie Rabany dans l’aventure, et c’était parti.

ODP : Vous inaugurez cet espace avec l’exposition The Dwarf Empire, de Sanne De Wilde, pourquoi ce choix ?
CD : J’ai rencontré Sanne au festival Encontros da Imagem de Braga, au Portugal, où j’étais allée représenter Fetart aux lectures de portfolios.
Elle présentait son projet de livre, qui a été shortlisté pour les Unseen Dummy Awards 2013. Une fois passé le côté obscène de l’idée du parc d’attraction de nains, on est pris de vertige autant par la finesse et la générosité de son approche, que par l’aspect kaléidoscopique des différentes facettes qui se superposent et se répondent : les portraits, les prises de vue dans le parc, les photos qu’ils lui ont envoyé ensuite, les images d’elle-même prise en photo par les touristes avec les nains, où on voit son évolution, d’abord renfrognée, puis détachée et souriante, jouant devant la caméra.
C’est un travail qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses, et pour moi, qui suis très intéressée par le discours sur l’image et la façon dont elle agit sur notre perception, c’était parfait pour la première exposition ! Je l’ai donc contactée aussitôt que Le Petit Espace était sur les rails.

ODP : Comment s’opèrent tes choix artistiques ? Que souhaites-tu raconter dans ce Petit Espace ?
CD : J’ai été marquée par une interview d’un chef d’entreprise américain qui expliquait qu’il allait droit dans le mur, et à qui sa banque, paniquée, ne cessait de conseiller d’être plus grand public pour s’en sortir. Il a décidé de jouer quitte ou double, et de se dire qu’il était, au contraire, « not specific enough » (« pas assez spécifique ») et de resserrer sa proposition, ce qui a marché.
Comme je fais partie de Fêtart et du festival Circulation(s), j’ai été formée aux projets collectifs, aux décisions collégiales, aux compromis, aux votes, à la création d’une programmation multiple. Même si chacune d’entre nous propose ou défend des projets qui portent sa patte et reflètent sa personnalité, je ne m’étais jamais posé la question d’une ligne artistique qui me serait personnelle. Je la découvre donc en la construisant, et crée mon propre « not specific enough ». Et l’exposition de Sanne, avec ce qu’elle comporte de décalage, de réflexion, de brutalité et de grâce, en est la parfaite première pierre.

ODP : Comment faire vivre financièrement ce nouvel espace ?
CD : Il y a beaucoup de galeries à Paris, beaucoup d’espaces d’exposition qui se créent, qui se ferment, le marché est très saturé et concurrentiel, et dès qu’on soulève une pierre, il y a une Cassandre pour prédire la fin du monde — il paraîtrait que c’est la crise.
On fait donc comme toutes les jeunes galeries, en coupant les frais au maximum et en pariant sur le moyen terme.

ODP : As-tu une idée de ta prochaine exposition ?
CD : Un peu plus qu’une idée !

 

EXPOSITION
The Dwarf Empire
Photographies de Sanne de Wilde
Du 23 mai au 11 juillet 2014
Vernissage le jeudi 22 mai à 18h30
Le petit espace
15, rue bouchardon
75010 Paris
France
Ouvert du jeudi au samedi de 14 h 30 à 19 h
[email protected]

http://www.lepetitespace.com
http://www.sannedewilde.com

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