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Ouverture de la Fisheye Gallery avec Philippe Grollier

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La Fisheye Gallery, qui ouvre ses portes cette semaine, est dédiée à la jeune photographie. Benoît Baume, directeur de la rédaction du magazine Fisheye et responsable de la galerie, s’attache « à défendre une nouvelle génération de photographes qui a peu accès au marché ». Trois expositions collectives par an mettront en avant cinq jeunes talents autour d’une thématique. Chaque artiste présentera cinq photographies numérotées en cinq exemplaires. L’année sera également jalonnée d’expositions individuelles, de rencontres autour d’artistes, autour des livres photo et autour des enjeux de la photographie contemporaine.

Phillipe Grollier est le premier à inaugurer la galerie avec sa série Bonfires. Les « bonfires » ont des chiffres pour légendes et racontent une terre aux noms pluriels. Ces feux de joie, faits de palettes de bois et de pneus, peuvent mesurer jusqu’à 30 mètres de haut. Ils sont construits dans les quartiers protestants de l’Irlande du Nord, pour être détruits sous le regard des Catholiques. Philippe Grollier les poursuit, les énumère, les catalogue, les photographie à la chambre et les place au centre de l’image.

Ces constructions monumentales et fragiles commémorent le souvenir de la victoire du 12 juillet 1690 du protestant Guillaume III d’Orange sur Jacques II d’Angleterre, dernier roi catholique d’Irlande. Les symboles d’une haine encore vivace entre Unionistes et Républicains. Quand le drapeau irlandais flotte à leur sommet, c’est dans l’attente de le voir brûler. Les Bonfires ne prendront pas feu sous le regard du photographe. Il choisit de ne pas montrer ce moment, comme par espoir de ne plus les voir s’enflammer. Depuis dix ans, il attend les 11 juillet pour saisir sur le vif les constructions achevées.

Ainsi, Philippe Grollier connaît bien l’Irlande du Nord et les troubles de son histoire. Il photographie les murs qui séparent les villes entre zones protestantes et catholiques, les visages de la génération née avec le processus de paix. Il est l’ami français à l’accent nord-irlandais qui prend les Peacewalls et les Bonfires en photo et qui s’installe dans le Bogside, le quartier catholique du Bloody Sunday à Derry.

La beauté austère des Bonfires fait écho aux œuvres de Bernd et Hilla Becher et se faufile dans l’héritage de l’école de Düsseldorf. La frontalité du regard et la prise de vue en série s’estompent au détour d’un ciel ombragé, d’une barrière, d’une maison et racontent des histoires venues d’Irlande du Nord, de la République, de l’Ulster, des six comtés, de l’Erin.

Philippe Grollier, Bonfires
7 octobre – 7 novembre 2016
2, rue de l’Hôpital Saint-Louis
75010 Paris

 
http://www.fisheyegallery.fr/

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