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New-York : Chris McCaw–Coups de soleil

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Il n’est pas rare de se laisser étrangement fasciner par les marques ou cloques qui apparaissent dans les brulures contractées lors d’une trop longue exposition au soleil. Les photographies de Chris McCaw ressemblent à ces petites blessures dont on aimerait par compulsion effleurer, tripoter ou percer les boursoufflures. Dans cette nouvelle série, l’Américain, disciple des procédés photographiques ancestraux, a substitué le papier à la peau pour le soumettre de façon identique à la brulure. Pour cette expérience, McCaw a élaboré sa propre technique en utilisant des appareils grand format et des lentilles puissantes généralement utilisés pour la surveillance militaire ou la reconnaissance aérienne. Au lieu de négatifs, il y insère un papier à base de fibres de gélatine et l’expose face au soleil pendant des périodes temporelles allant de 15 minutes à 24 heures.
Ces longues expositions font cuire la gélatine et littéralement brûler la surface du papier, ce qui a pour effet de magnifier les rayons du soleil et faire apparaître des marques qui rendent tangible l’horizon ou la trajectoire de la terre autour de l’astre. Par ce procédé, McCaw chercher également à tonifier ses images avec des couleurs particulières – teintes oranges, rouges, métalliques ou cendrées – et provoquer un renversement de tonalité, la création d’une image positif sur un négatif. Un travail à la fois de création et destruction qui se place dans la lignée de l’œuvre du pionnier Henry Fox Talbot, aussi adepte en son temps du papier négatif.
Dans un souci de capturer de grandes étendues géographiques, Chris McCaw est allé chercher ses photographies sur des terres sauvages et reculées, tels que les îles Galápagos, les Sierras ou le cercle polaire arctique. C’est là qu’il a réussi à capter les différentes trajectoires du soleil et ses quelques manifestations extraordinaires : éclipses, équinoxes de printemps et d’automne, soleils de minuit. Avant tout esthétiques, ces mosaïques ouvrent les portes d’un monde à l’atmosphère sombre et surnaturelle, et questionnent selon lui la place de l’Humanité dans l’univers. « This project has transformed the way I think about photography and the world, » explique-t-il. « During all this I have become attuned to the reality that we’re all running around on a spinning marble orbiting a fiery ball.« .

Jonas Cuénin

Chris McCaw, Marking Time
Du 29 Novembre 2012 au 19 Janvier 2013
Yossi Milo Gallery
245 10th Avenue 
New York, NY 10001
USA
T : +1 (212) 414-0370

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