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New York : all roses are red, all birds are blue, d’Ina Yang

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Ina Jang n’aime pas le désordre. Chez elle, tout ou presque est méticuleux et élégant. Parce qu’elle sait mêler l’esthétique à l’innovation, on dit d’elle qu’elle est une photographe hors catégorie, entre mode et fine art, comme le veut l’appellation américaine. Quelque part aux croisées de la photographie, du dessin, du design graphique et de la sculpture. Une approche contemporaine qui est aujourd’hui à l’affiche de sa première exposition solo, intitulée all roses are red, all birds are blue, chez Foley Gallery, à New York.

A la fois ludique et poétique, le travail de cette Sud-Coréenne est composé d’images qui débutent avec des figures qui, peu à peu, s’effacent dans des environnements surréalistes, stimulés par une multitude d’éléments ou d’objets. Son utilisation douce des couleurs et des surfaces crée un monde complexe et multidimensionnel dans lequel réalité et fiction s’entremêlent. 

Ici, les portraits ou natures mortes en plusieurs dimensions explorent majoritairement le thème de l’identité. Une identité qu’elle aime masquer sur l’image finale comme sur un croquis initial, souvent dessiné au stylo bille sur un moleskine qui est son plus fidèle compagnon — pratique qu’elle a toujours entretenue depuis ses années d’école à la School of Visual Arts, à New York. Ce langage ambigu laisse deviner un univers onirique, où le jeu de la représentation, l’humour et le pur amusement sont des fondamentaux. Les idées surgissent sur le papier avant de donner naissance aux prises de vue, aux coupes, aux pliages, aux collages et colorations. Les astuces peuvent être pensées physiquement, comme dans ses portraits où elle fait parfois poser son modèle avec un masque en carton léger, mais sont aussi liées à la postproduction digitale. Constante : un goût certain pour la simplicité. « Tout le monde travaille avec Photoshop. En règle générale, les retouches classiques s’inscrivent davantage dans un désir d’accentuation de la réalité. J’ai toujours aimé l’innovation, mais avec sobriété. Au départ, je me suis tout bêtement dit : pourquoi ne pas utiliser l’outil peinture ? »

Dans cette série, Ina Jang n’a pas oublié les fondamentaux qui ont fait sa jeune renommée. On y retrouve des récurrentes comme les pois, les nuages, des formes aux contours indiscernables ou des éléments masquant le visage de ses personnages. Pour brouiller les pistes dans ses images, Ina Jang dit souvent passer d’une à deux dimensions. En réalité, tout est possible, là est la force de sa photographie qui laisse le champ libre et qu’elle explique par ces mots : « Je réalise des images minimales, en deux dimensions, par superposition des personnes, des lieux et des éléments, pour exécuter précisément mes idées, mais avec l’intention de rejeter l’information. Comme je veux que ces idées soient tangibles, le processus devient rigoureusement physique, en connexion avec mes expériences personnelles en matière de prise de vue. Mes photographies contiennent souvent des découpages ou des collages. Cette idée d’insérer des objets banals de la vie réelle, tels le papier ou des boules de coton. Le résultat est souvent figuratif et ne permettent pas l’identification, jetant une suspicion sur l’ordre du jour de la photographie. Ainsi, je permets aux spectateurs de se demander si ces éléments sont de véritables sujets ou de simples objets. J’étudie alors les relations poétiques et surréalistes entre les choses, les lieux et la féminité. Eplucher une pomme en une fois et sans s’arrêter au milieu, regarder une pyramide du ciel dans un petit avion à hélice… ce sont des expériences de ma vie personnelle mais qui se permettent de s’éloigner de qui je suis. »

EXPOSITION
all roses are red, all birds are blue
, d’Ina Jang

Jusqu’au 12 avril 2015
Foley Gallery
59 Orchard Street
New York, NY 10002
(212) 244-9081

www.foleygallery.com
www.inaphotography.com

 

 

 

 

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