Dans cette dernière partie de mon texte consacré à l’exposition de mes œuvres à la galerie Laurence Miller de New York, A 40 year chronicle, j’évoque ma méthode pour prendre des portraits de groupes, mais aussi mon projet en cours qui y est présenté, les Prayer Portraits (« Portraits de Prières »). Le fait que ces photos traitent de la prière m’apparaît à la fois comme une difficulté et comme une opportunité.
La difficulté : ces images montrent à quoi nous ressemblons lorsque nous prions au sein d’un groupe. Elles représentent un moment de grande intimité, sur lequel j’ai un contrôle limité puisque je ne peux pas dire aux gens où, ni comment, ils doivent se tenir debout ou assis. Il faut tout de même pénétrer dans l’espace sacré de la prière avec une équipe technique et du matériel d’éclairage, mais je dois respecter les vœux de chaque assemblée de fidèles. Ce point rejoint les propos de ma deuxième partie, sur l’idée de rester sur le même plan que mes sujets. Je marche sur une crête, tentant d’interférer le moins possible avec l’intimité de la prière, comme si je réalisais un documentaire sur l’événement. Le chemin pour apprendre à donner vie à ces images a été difficile, mais j’ai réussi au final à parfaire ma technique, ne pas être intrusif, tout en tirant profit de l’état de mes sujets.
L’opportunité : ces images me permettent de plonger dans l’aura de mes sujets, d’apprendre la concentration et le sens de la prière sous de nombreuses formes. Je n’aurais pas pu aborder ce sujet il y a dix ans. En grandissant, j’ai pu explorer à travers ces images le fonctionnement interne de la prière. Je me retrouve avec plus de questions que de réponses. C’est une bonne chose.
Neal Slavin
Neal Slavin, A 40 year chronicle
Jusqu’au 23 décembre 2016
Laurence Miller Gaallery
20 W 57th St #300
New York, NY 10019
Etats-Unis
