En dehors des Portugais, peu de gens connaissent la période du pouvoir absolu dans la péninsule ibérique des années 1930 à la fin des années 1960. Cette époque marque le règne d’Antonio de Oliveira Salazar. J’ai vécu au Portugal et photographié le peuple portugais de la fin de 1967 à 1968, lorsqu’à la fin de sa dictature, la santé de Salazar a brusquement empiré.
Des fouilles au peuple portugais
Mon séjour au Portugal a été possible grâce à une bourse Fulbright que j’ai reçue alors que la guerre du Vietnam battait son plein. On m’a confié la mission de photographier les fouilles archéologiques sur le territoire portugais. Mis à part les jours passés à documenter ces fouilles, surtout dans la ville de Conimbriga, je me suis promené dans les rues de Lisbonne, de Coimbra et d’ailleurs, prenant le peuple portugais pour sujet.
Il y a cinquante ans, le Portugal était un pays très différent. J’ai partagé la détresse du peuple pendant la dictature de Salazar. Mes photographies font écho à un sentiment de malaise national venant de tous les côtés – la droite, la gauche, les pauvres et les riches. Les images décrivent un épisode de l’histoire du Portugal où le peuple n’était pas en guerre, mais un peuple asservi.
Peu d’étrangers s’intéressaient à la péninsule ibérique
A l’époque, nous n’étions que 4 étrangers – dont moi – à avoir photographié le Portugal. En 1968, j’ai fait environ 11.000 négatifs, qui ont donné plus de 2.000 tirages. J’ai fait tous ces tirages moi-même de 1969 à 1971, date à laquelle mon premier livre a été publié par Lustrum Press.
A la fin des années 1980, environ 250 tirages ont été déposés au ministère portugais de la Culture pour commémorer le règne d’Antonio Salazar. Un deuxième livre a été publié par la Fundação de Serralves lors d’une exposition de ces tirages en novembre 1990.
Comme l’année prochaine marque le 50e anniversaire de mon séjour au Portugal, je vais revenir vers ce peuple et ce pays qui ont été si importants pour mon apprentissage. Je vais tourner un documentaire explorant le passé et le présent du pays. Je vais aussi prendre de nouvelles photos pour un prochain livre qui fera partie du film. J’espère que les Portugais m’enseigneront de nouvelles vérités et en même temps, j’espère approfondir ma mémoire visuelle de ce passé.
Neal Slavin
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