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McMullin series –Day & Night

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Forest McMullin s’est toujours intéressé à l’existence des gens vivant en marge de la société. Pour ces précédents projets personnels, il a photographié des hommes et des femmes massivement tatoués, des racistes radicaux et des néo-nazis, et des détenus dans des camps de prisonniers. Pour cette nouvelle série, Day & Night, il plonge dans le monde des clubs libertins, des nuits fétichistes, et des pratiquants du bondage ou du sadomasochisme, amenant à la lumière ce que la plupart appellerait des pratiques sexuelles « déviantes ». Ses portraits fonctionnent par paires : côté gauche, on découvre les hommes, femmes, et couples dans les conditions de leurs vies quotidiennes, contrastant fortement avec, côté droit, les images des mêmes personnes mettant en pratique leurs fantasmes sexuels. Cette mise en parallèle est ce qui donne du sens à ce projet. Comprenez-le bien : ce sont des gens parfaitement ordinaires, et leur sexualité ne constitue qu’une partie de ce qu’ils sont.

Peu de temps après avoir déménagé de l’état de New-York pour Atlanta en 2008, McMullin fût abasourdi de découvrir un article sur les clubs échangistes dans le journal. « J’étais très étonné de découvrir que, dans ce que je pensais être le Sud conservateur, on puisse trouver des comportements aussi risqués et aussi en marge que [ceux que l’on peut voir] dans les clubs libertins. » Piqué par la curiosité, McMullin mena des recherches, fit des visites dans les clubs et rencontra une femme, une dominatrice, qui l’introduisit à d’autres personnes et l’aida à se faire des contacts.

Souhaitant réaliser des photos pour un large public, McMullin cherche clairement à dévoiler une intimité sans se laisser aller au voyeurisme ou à la vulgarité. Ses modèles nous regardent droit dans les yeux, et chaque cliché est soigneusement mis en scène. Pour les photographies de jour, il capture ses sujets avec une lumière naturelle, habituellement chez eux, tandis que pour celles de nuit, il crée un éclairage très accentué et stylisé. « C’est ma manière de donner corps visuellement à cette situation », dit McMullin à ce propos.

Il en résulte une série qui ne laisse pas indifférent. « J’ai eu droit à un large éventail de réaction, quand j’ai montré mon travail », explique McMullin. « Certaines personnes se sont senties très mal à l’aise, et certaines furent fascinées. Personne n’a eu de réaction outragée ou de répulsion. Du malaise, oui ; de la fascination, aussi, sans aucun doute. » Mais, rajoute-t-il, dans tous les cas, ce fût le point de départ d’une conversation.

Après plusieurs expositions, récemment à Atlanta, en Géorgie, où il enseigne la photographie, McMullin continue de travailler sur son projet, rajoutant d’autres visages à sa collection, et élargissant le domaine de la représentation à d’autres identités sexuelles.

Virginie Kippelen

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