Photographe de mode et portraitiste depuis une dizaine d‘année, je me suis attelé à cette série il y a trois ans, afin, pour la première fois d’aborder le thème du nu, avec pour axe de pouvoir travailler sur les sentiments et l’ambigüité d’une personne au moment de dévoiler son intimité. Par opposition avec les nus classiques, où le visage disparaît derrière un joli corps sans personnalité.
La loge des rats est donc née de l’idée d’une série pour laquelle je pourrais travailler avec des modèles non professionnels, et même ,la plus part du temps , n’ayant jamais posé nu, voir jamais posé du tout. Ce qui donnait encore plus de véracité à l’histoire, et une forme de pudeur, et de gêne , essayant ainsi de recréer l’ambiance d’une éventuelle audition ou d’une première pour un spectacle. Et surtout enfin, la possibilité de pouvoir travailler avec des modèles ayant tout type de physique, et souvent, là aussi, à l’opposé des physiques de mode contemporaine.
Le choix de la période à laquelle se déroule l’histoire est dû à diverses recherches qui m’ont amené, dans mon travail personnel, à un parallèle entre l’époque actuelle, et les événements liés aux années folles. En effet, la grande crise économique actuelle, n’est pas sans rappeler celle de 1929, amenant ainsi la plus part des personnes à des conversions professionnelles ( entre autre la recrudescence à l’époque des cabarets de d’effeuilleuses clandestins ). D’un coté une très forte censure, de l’autre des mœurs de plus en plus légères, et l’étalage d’un libertinage de moins en moins caché et de plus en plus accessible.
Et enfin, de manière technique et donc photographique, l’arrivée sur le marché d’une photographie plus accessible au grand public, avec l’avènement du Rolleiflex et du leica, plus faciles à manipuler que les anciennes chambres, et qui n’est pas sans rappeler, l’actuel engouement pour le numérique.
Martial Lenoir est né en 1971, au Pays Basque.
Il vit et travaille à Paris.
Il acquiert son 1er appareil photo (un RB 67) en octobre 2001, intègre l’école EFET en 2002 et devient assistant au Studio Daguerre fin 2003. Il renforce son expérience avec des photographes de mode et nature morte : Nacer Messili, Gérard Harten, Thien et Francis Hammond,… et décroche ces premiers tests de mode pour les agences Metropolitan, Elite, Madisson, Success
Martial est un guetteur d’instant, celui où l’on se demande s’il faut monter sur scène ou si le vrai bonheur ne serait pas plutôt de rentrer tranquillement chez soi.
Sa série « la Loge des rats » le révèle à lui-même et l’engage dans un projet de longue haleine.
Ici s’exprime la recherche de la lumière, de l’ambiance propre au petit local où se changent les artistes. Si ses photos découvrent avec parcimonie les corps, c’est qu’elles s’inscrivent dans un projet d’hiver, en pudeur, en secret.
Une fantaisie qui lui ouvre de nouveaux horizons sur des projets plus personnels. Côté Hyde d’un photographe qui ne revendique aucun aspect Jekyll.
Éclectique dans ses choix et dans ses goûts, son travail le conduit aussi à explorer d’autres terrains…
Un point commun demeure, le regard qui nous raconte d’autres histoires.
La loge des rats – Martial Lenoir
Du 7 novembre au 31 décembre 2012
Galerie Design 58
58 rue Mazarine
75006 Paris – France
Signature du livre le 13 novembre à partir de 18h
