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Marrakech : Mounir Fatmi, Darkening Process

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Le Musée de la Photographie et des Arts visuels de Marrakech a inauguré le 30 janvier dernier sa première exposition de l’année: un aperçu de l’oeuvre de l’artiste contemporain marocain Mounir Fatmi, présenté sous le titre « Darkening Process ». Cette exposition est inscrite dans la programmation de la sixième édition de la Biennale de Marrakech.

« Darkening Process » est construit autour du thème de l’Autre, notamment à travers la littérature, l’histoire de l’art et l’expérimentation physique et scientifique.
Le premier corpus d’œuvres, Journey into Shame (Le voyage de la honte) comprend deux séries de travaux : « The Darkening Process » et « As a Black Man » qui rendent hommage à John Howard Griffin, écrivain et journaliste « blanc » américain né en 1920, réputé pour son combat contre les discriminations raciales, et son ouvrage « Black like Me ». En 1959, Griffin effectue un voyage dans le sud des États-Unis dans le but d’y subir une série d’opérations médicales associées à des rayons ultraviolets destinés à noircir sa peau, et à en faire effectivement un homme « noir ». Griffin a poussé l’expérience de l’Autre à l’extrême, au point de se transformer pour comprendre la vie de toute une communauté.

Le deuxième projet s’intitule The Blinding Light (Lumière aveuglante). Pour ce projet, Mounir Fatmi s’est inspiré d’une peinture de Fra Angelico, « La guérison du diacre Justinien », qui représente Saint Damien et Saint Côme, deux frères d’origine arabe, greffant la jambe d’un Éthopien au Diacre Justinien. Fatmi manipule la peinture originelle à l’aide d’une surimpression de photographies prises dans une salle de chirurgie moderne. L’artiste interroge ainsi la science et la religion, mais aussi l’unicité de l’identité et le caractère fondamental de la greffe médicale comme altération de l’identité.

Le projet Who is Joseph Anton? (Qui est Joseph Anton ?), part de la figure de l’auteur britannique Salman Rushdie qui, pour continuer à vivre et à écrire, a usé du pseudonyme Joseph Anton, inspiré des deux prénoms de ses écrivains favoris Joseph Conrad et Anton Chekhov. C’est le point de départ d’une série qui se présente comme une recherche plus large sur le portrait-robot, le portrait du coupable, la construction du visage et en l’occurrence, celle du fugitif — un concept largement utilisé dans toutes les figures actuelles du fugitif : fût-ce à travers la guerre, l’oppression, les conflits politiques, sociaux ou personnels.

Enfin, l’exposition comprend dans la même perspective, Border Sickness (Mal de frontière) et The Beautiful Language, deux séries de travaux basés respectivement sur une performance de l’artiste même, et sur le film L’Enfant sauvage, du cinéaste français François Truffaut. L’une et l’autre oeuvre mettent en lumière la fine ligne de démarcation entre « naître » et « être », les premières approches de l’altérité dans l’anthropologie coloniale et le rôle du langage dans la transmission de l’identité comme étiquette.

EXPOSITION
Darkening Process
Mounir Fatmi
Du 30 janvier au 30 mai 2016
Le Musée de la Photographie et des Arts visuels de Marrakech MMP+
Palais Badiâ
Ksibet Nhas
Marrakech 40000
Maroc
[email protected]
https://mmpva.org

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