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Marion Gronier, No Man Is An Island

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Reclus dans des villages ou parqués dans des réserves, ils vivent à l’écart du monde. Les Mennonites par choix, les Indiens par contrainte. Dans les deux cas, ils sont enfermés à ciel ouvert. C’est cette vie à part, repliée sur elle-même qui m’a intéressée, ce sont les stigmates de cet enfermement que j’ai cherché à faire remonter à la surface de leur visage.

Un portrait photographique est, pour moi, avant tout, un fantôme qui nous regarde, une absence à soi et au monde qui nous dévisage. Ces visages-là, outre leur propre fantôme, ont la particularité de convoquer d’autres revenants.

Les Indiens d’aujourd’hui font écho à leurs ancêtres, magnifiquement immortalisés et idéalisés par Edward S. Curtis. Les Mennonites rappellent les premiers colons puritains. Ils ne sont pas à proprement parler leurs descendants, mais leur mode de vie très religieux et rural, leurs visages austères et dépouillés, m’évoquent ces figures de l’histoire américaine ainsi que certains portraits de Dorothea Lange ou de Walker Evans qui, comme ceux de Curtis, ont créé des légendes de l’histoire américaine.

Faire apparaître en filigrane les fantômes de ces figures mythiques sous ces visages marqués par la réclusion, par des vies entravées, c’est aussi évoquer l’écart entre une représentation fantasmée de l’Amérique qui continue de sévir et une réalité souvent beaucoup plus dure.

« Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent » – John Donne, Devotions upon Emergent Occasions, 1624.

Marion Gronier

Marion Gronier, No Man Is An Island
Jusqu’au 26 novembre 2016
Central Dupon Images
74, rue Joseph de Maistre
75018 Paris
France

http://www.mariongronier.com/

http://www.centraldupon.com/

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