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Madrid: Vanessa Winship

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La Fondation MAPFRE présente, jusqu’au 31 août, la première rétrospective consacrée à l’œuvre de la photographe britannique Vanessa Winship. L’exposition se déroule dans son nouvel espace spécifiquement dédié à renforcer son engagement pour la diffusion de la photographie en Espagne, et partout dans le monde. Organisée par Carlos Martín García, elle offre aux visiteurs un aperçu complet du travail de l’artiste, avec une large sélection de photographies de toutes ses séries, à commencer par son projet initial dans les Balkans et en terminant par son travail à Almería réalisé cette année.

Née en 1960 à Barton-upon-Humber, au Royaume-Uni, elle se forme à la Polytechnic of Central London dans les années 80, époque où la pensée postmoderne immerge la pratique de la photographie et les études culturelles. Artiste dont la créativité et la représentation photographiques se sont récemment épanouies, elle fut en 2011 la première femme à remporter le prestigieux prix Henri Cartier-Bresson.

Winship a vécu et travaillé dans la région des Balkans, la Turquie, et le Caucase depuis plus d’une décennie : un travail qui se concentre sur la conjonction entre la chronique et la fiction. Tout en explorant des concepts autour des notions de frontières, territoires, mémoire, désir, elle cherche à comprendre comment l’histoire et ces identités sont racontées et exprimées.

L’exposition de Vanessa Winship s’articule autour d’un itinéraire chronologique à travers une sélection de 188 photographies. Entre 1999 et 2003, Vanessa Winship parcourt les régions de l’Albanie, de la Serbie, du Kosovo et d’Athènes pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Elle en tirera sa série Imagined States and Desires: A Balkan Journey (États et désirs imaginaires : voyage à travers les Balkans). Ce travail marque une étape essentielle dans la formation de son regard photographique et dans sa décision de s’affranchir des contraintes du reportage d’actualité ou de la conception traditionnelle du métier de photographe documentaire. Dans cette série, la plupart des photographies sont centrées sur la tragédie de l’exode des réfugiés albano-kosovars qui fuient la Serbie vers les pays voisins. Il s’agit d’une collection de moments qui reflètent la volatilité des frontières, des ethnies et des croyances, et dont le message affirme que le territoire n’est pas le siège de l’identité, mais que c’est la personne qui la porte en elle. L’aspect fragmentaire de la série, le condensé par la stratification de micro-histoires, annoncent l’évolution future de sa pratique.

Dans sa série She Dances on Jackson, réalisée aux Etats-Unis en 2011-2012, Vanessa montre ce pays comme une grande interrogation où le poids du passé récent se manifeste au travers des chantiers et d’immeubles abandonnés et où les visages anonymes des individus et des groupes révèlent leur désillusion face aux promesses du rêve américain.‬ Un travail qui marque l’aboutissement de l’évolution de Winship vers la photographie de paysage ; genre qui gagnera progressivement du terrain dans son œuvre. Dans She Dances on Jackson, le saut géographique par-dessus de l’Atlantique définit les caractères propres du processus photographique de l’artiste en terme d’identité et de mémoire. Avant d’entreprendre son voyage aux États- Unis, Winship a travaillé dans sa région d’origine située sur l’estuaire du fleuve Humber (2010), qui donnera son nom à cette série. Ici encore, nous sommes témoins de la place prédominante que prend le paysage dans son travail. Ce processus culmine magistralement dans son œuvre la plus récente, réalisée à Almerìa en 2014 et présenté à la Fondation Mapfre cet été. Elle réaffirme son appartenance au genre du paysage, marquée par l’absence de toute forme humaine.

Winship préfère travailler avec le noir et blanc, qui lui permet de jouer d’avantage avec le temps : celui de l’histoire, de la mémoire et celui du présent. Le choix formel du monochrome constitue « un merveilleux instrument d’abstraction qui nous permet de passer entre le temps et la mémoire », comme l’explique l’artiste elle-même. Un processus de création qui se génère et se reflète en tant que récit et forme.

 

EXPOSITION
Vanessa Winship
Jusqu’au 31 août 2014
Fundacion Mapfre
Sala de exposiciones Barbara de Braganza
c/ Barbara de Braganza 13
Madrid
Espagne

http://www.exposicionesmapfrearte.com/winship/en/

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