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LOOK3 2016 : Rencontre avec Nick Brandt

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Photographe artistique, Nick Brandt sillonne l’Afrique orientale depuis 2001 et documente la régression de l’habitat et la disparition des animaux sauvages, dont témoignent ses portraits envoûtants et majestueux d’éléphants, girafes, lions, gorilles, rhinocéros et autres mammifères imposants. Trois ans après la sombre conclusion de sa trilogie Africaine, « On this earth » (sur cette terre – 2005), « A shadow falls » (une ombre s’abat – 2009) et « Across the ravaged land » (À travers la terre violentée – 2013), il retourne là-bas pour saisir l’escalade de la dévastation infligée, avec une série intitulée « Inherit the dust » (Héritage de poussière).

Barbara Griggin : Vos clichés font bien plus que capturer l’image des animaux. Comment saisissez-vous l’essence de l’animal, sa nature et son lien aux autres animaux ainsi qu’à l’environnement ?

Nick Brandt : Je n’avais pas de méthode particulière – je parle au passé, parce que je ne réalise plus de portraits d’animaux. Je m’y prenais comme je l’aurais fait pour des êtres humains, en les considérant comme des créatures douées de raison, qui ne sont pas tellement différentes de nous. Et en tout cas certainement pas inférieures. C’est cela qui transparaît dans ces photos. La seule différence, par rapport aux humains, c’est que je ne peux pas les diriger. Je dois attendre que les animaux se présentent pour leur portrait.

BG : Photographier les animaux dans leur environnement naturel est un défi. Dans quelle mesure ce défi a-t-il changé, au fur et à mesure que l’homme empiète toujours plus loin sur leur territoire ? Peut-on dire qu’il devient de plus en plus difficile de localiser les animaux ?

NB : Il faut remonter quatre en ans en arrière, à l’époque où je photographiais encore des animaux sauvages, mais en effet, il devenait déjà difficile de les trouver. Il leur restait de moins en moins d’endroits où vivre.

BG : À mes yeux, vos portraits rendent un magnifique hommage à la majesté et au caractère unique de la faune africaine. Il est difficile de comprendre qu’une personne puisse regarder vos images et se permette ensuite d’exploiter ces animaux ou de ne pas les apprécier à leur juste valeur. Est-ce que ce travail ne vous brise pas le cœur ?

NB : Si, bien sûr que j’ai le cœur brisé. Mais j’agis, au travers de ma fondation Big Life, et j’ai moins mal. Au lieu d’être furieux et passif, je suis furieux et actif, ce qui, psychologiquement, est beaucoup plus positif.

Si je choisissais de photographier les animaux élevés dans les exploitations industrielles, qui vivent dans le tourment, sous la torture, dans des conditions épouvantables, pour que la viande revienne un peu moins cher, je voudrais tous les sauver, et naturellement, je ne le pourrais pas. Je crois que je serais pris de folie meurtrière.

BG : À votre avis, qu’est-ce que les gens vont emporter chez eux, après avoir vu votre travail ? De quelle façon pouvons-nous aider ?

NB : Il semble que les photos n’apportent que peu d’espoir. Ce sont des visions affreusement négatives et réalistes annonçant la mort de la nature. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que ces animaux survivent encore dans certains endroits d’Afrique, même si leur espace se réduit chaque jour. Par conséquent, nous avons encore une chance de protéger et de préserver ces espaces et ces animaux. Je vais vous paraître très fleur bleue, mais si nous y parvenons, nous gagnerons tous… les animaux, les communautés locales, nous, la planète entière.

Nous devons donc faire pression sur les gouvernements et les industriels, pour qu’ils comprennent ce que la protection de l’environnement peut leur apporter d’un point de vue économique et à long terme. Ce n’est pas très poétique – ce serait mieux de vouloir sauver ces lieux rien que pour leur beauté. Mais de nos jours, il est indispensable de se montrer pragmatique. Ce que tout le monde peut faire également, c’est soutenir les organismes qui agissent sur le terrain. Comme Big Life ! Alors s’il vous plaît, allez sur biglife.org et faites un don !

FESTIVAL

LOOK3
Conférence: Nick Brandt
Conversation Vicki Goldberg
Dédicace
Jeudi 16 juin, 2016 à 19h30
The Paramount Theater
215 East Main Street
Charlottesville, VA 22902
Etats Unis

Exposition: Inherit The Dust
Du 3 au 26 juin 2016
McGuffey Art Center
201 2nd Street, NW
Charlottesville, VA 22902
Etats Unis
http://www.nickbrandt.com
https://biglife.org
https://www.facebook.com/biglifefoundation
http://look3.org

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