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Londres : Jo Spence, The Final Project

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La Galerie Richard Saltoun présente sa nouvelle exposition, The Final Project, consacrée à cette œuvre de la photographe américaine Jo Spence (1934-2002) réalisée au cours des deux années ayant précédé sa mort d’une leucémie. Organisée par David Campany, elle coïncide avec l’exposition BP Spoltlight, qui présente l’œuvre de Spence à la Tate.

« Comment rendre la leucémie visible? Hein, comment ? C’est impossible. » Jo Spence

Spence a commencé The Final Project en 1991, après avoir été diagnostiquée, et l’a poursuivi jusqu’à ses derniers jours. Au cours de la décennie précédente, elle était devenue une figure centrale des pratiques visuelles radicales émergentes au Royaume Uni. Outre son expérience directe auprès des classes ouvrières et la progression de son cancer, elle était passionnée par le féminisme, la politique coopérative, et l’œuvre de son grand héros, l’artiste John Heartfield. Elle avait saisi les potentialités profondes du montage, qui ont nourri presque toute son œuvre, lui permettant de réunir des notions à priori incompatibles : visions familiale, sexuelle et médicale du corps de la femme ; souvenirs personnels et conscience politique ; sincérité et absurde ; pragmatisme et idéalisme ; réalité et mythe.

The Final Project s’intéresse à certaines cultures qui embrassent la mort et l’exposent, notamment la mort lente jour après jour – l’imaginaire gothique, les rituels égyptiens de momification, ou les squelettes souriants du Jour des Morts au Mexique. Spence « a appris à connaître la mort ». Pour représenter la détérioration de son propre corps, elle a utilisé des poupées et des masques, équivalents personnels des statuettes égyptiennes qui accompagnaient les défunts dans l’au-delà.

Limitée par sa faiblesse physique, Spence est revenue à ses premiers travaux – principalement des autoportraits – en créant de nouvelles œuvres à partir de surimpressions de décors en matériaux déchirés, de surfaces sèches, de cellules sanguines, ou de paysages. Ces créations montrent l’importance pour Spence du palpable et de la dégradation corporelle progressive. Spence présente son propre corps comme effectuant un « retour à la nature », immergé dans les champs, flottant dans des paysages rocailleux, des flots d’eau ou de nuages.

Spence a continué à réaliser des autoportraits jusqu’à sa mort, demandant à sa collaboratrice Terry Dennett de s’assurer qu’ils « ne faisaient pas de la mort ou de la quasi-mort un portrait trop horrible. » Le contrôle par Spence de la représentation de son propre corps, même lorsqu’elle était mourante et alitée, rend hommage à son processus créatif radical et témoigne de son refus de se plier à ce que l’on considère comme une image décente de la femme.

EXPOSITION
Jo Spence, The Final Project
Du 11 février au 25 mars 2016
Richard Saltoun Gallery
111 Great Titchfield Street
Londres W1W 6RY
Royaume-Uni
Tel: +44 (0) 20 7637 1225
Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h et sur rendez-vous
http://www.richardsaltoun.com
http://www.jospence.org

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