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London Art Fair 2015 : le Journal de la galerie Voies Off (3/4)

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Partie 3/4 : Journal du Jeudi 22 janvier 2015
Rencontre avec Jonathan Burton

Jonathan Burton est directeur artistique de la London Art Fair depuis 2005. Nous l’avons rencontré afin qu’il nous parle de la place de la photographie dans la foire et sur le marché de l’art britannique en général.

Quelle est la réalité du marché pour la photographie en Angleterre?

Selon Jonathan Burton, le marché de la photographie est en plein essor au Royaume-Uni, et son évolution a été très rapide. Avec la première édition de Photo50, il y a une dizaine d’années, la London Art Fair a voulu présenter 50 projets autour de la photographie. Le public et les professionnels londoniens étaient sceptiques au début, attachés à l’idée que les places fortes de la photographie étaient Paris ou New York.
Pour lui, le marché de Londres n’a pas atteint l’importance de la France ou des Etats-Unis, mais il est en pleine croissance. Il en veut pour preuve l’ouverture au mois de mai 2015 du salon Photo London.

L’engagement pour la photographie est également visible dans le secteur public. Avant de diriger la London Art Fair, Jonathan Burton travaillait à la Tate Modern, quand elle a présenté sa première grande exposition de photographie, il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui, la collection de la Tate Modern compte un grand nombre d’œuvres photographiques.

Mais l’évolution du marché n’est pas uniquement liée à ce qui est présenté dans les foires, mais aussi à un environnement plus large qui comprend les expositions en galerie, dans les institutions, dans les foires, ainsi que la manière dont les professionnels et les médias abordent la photographie.

La photographie est attractive pour les premiers achats, car les prix sont souvent moins élevés que la peinture. Les collectionneurs apprennent à connaître ce médium, et c’est un phénomène nouveau. En atteste la rapidité avec laquelle les tickets pour l’ensemble des discussions programmées lors du Photography Focus Day ont été réservés. Visites guidées, conférences et multiples débats ont émaillé le programme de la semaine, autour de thématiques très actuelles comme l’avenir du livre photo, l’intérêt croissant des jeunes collectionneurs pour la photographie ou le portrait contemporain…

Pour résumer, Jonathan Burton précise : « Je pense que c’est un marché en développement, plus qu’un marché non développé. Des milliers de visiteurs sont attendus à la London Art Fair et, en ce sens, nous pouvons exercer une véritable influence. »

La London Art Fair est présente sur le marché depuis vingt-sept ans. Quelle y est la place de la photographie ?

Jonathan Burton nous précise d’emblée que la photographie a toujours été présente sur les stands des galeries. Sa passion pour l’image photographique l’a amené à devenir collectionneur, et il s’emploie à encourager les galeries, et à stimuler l’intérêt des visiteurs et des collectionneurs.

Depuis près de dix ans, l’exposition Photo50, au sein de la London Art Fair, a été conçue pour sensibiliser les divers acteurs à l’importance de la photographie dans la création contemporaine, inciter de nouvelles galeries à participer, et motiver l’ensemble des galeries présentes à offrir aux collectionneurs un nouveau type d’acquisitions. Photo50 a proposé un véritable travail curatorial, qui s’est enrichi au fil des ans, et qui plaçait la photographie au cœur de la critique et des discussions, de la même manière que la peinture ou la sculpture.

Photo50 a offert à de grands noms du monde de l’image l’opportunité de nominer un certain nombre d’artistes. En 2015, le curateur Sheyi Bankale propose une vision originale autour de la thématique Against Nature, sur laquelle nous reviendrons dans la semaine…

Avec Photo50, la London Art Fair tente de présenter la photographie sous de multiples facettes, des installations, des créations très contemporaines, des artistes majeurs et de jeunes artistes récemment diplômés.

Jonathan Burton nous a aussi expliqué l’importance d’accueillir sur la foire des galeries telles que Voies Off, qui soutiennent de jeunes artistes inconnus du public anglais. Il souhaite également établir des liens avec de nombreux pays, et on peut remarquer cette année la présence de New York 21st edition, qui présente de somptueux livres d’artistes en éditions limitées, dont ceux de Eikoh Hosoe et Imogen Cunninghan, pour des prix allant de 5 000 à 15 000 €.

 

INFORMATIONS
London Art Fair
21-25 Janvier 2015
58 White Lion Street
N1 9PP Londres
Royaume Uni
+44 (0)20 7288 6736
[email protected]http://www.londonartfair.co.uk/exhibiting
http://voies-off.com

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