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Best Of 2018 – L’être expérimental : photographies d’Edvard Munch

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Une exposition présentant des photographies, gravures et films réalisés par le maître de la peinture et de la gravure est visible à la Maison de la Scandinavie à New York jusqu’au 5 mars 2018. Elle offre un regard nouveau sur cette œuvre expérimentale.

L’artiste norvégien Edvard Munch (1863-1944) était également photographe. Cette exposition, qui rassemble des photos, des gravures et des films réalisés par le peintre, met en lumière ses œuvres expérimentales en étudiant ses explorations photographiques, par lesquelles il a fait de l’appareil un véritable médium expressif. En testant et en exploitant les dynamiques des pratiques photographiques « défectueuses », comme la distorsion, le flou du mouvement, ou l’excentricité des angles, et autres « erreurs » de ce type, Munch a photographié son environnement immédiat de façon à le rendre poétique. Dans ses images fixes comme dans ses quelques incursions du côté du cinéma avec une caméra portative, il n’a pas seulement archivé des images, mais les a inventées. L’artiste semble également avoir été l’un des premiers de l’histoire à prendre des « selfies ». Comme dans ses toiles, ses gravures et ses écrits, c’est l’autoportrait qui revient le plus souvent dans ses photos. Dans ses portraits de lui-même, réalisés au moyen d’une large gamme de médiums, Munch adoptait un grand nombre de personnalités, intimes autant que performatives.

Prêtés par le Musée Munch d’Oslo, en Norvège, les 46 tirages de The Experimental Self: Edvard Munch’s Photography (« L’être expérimental : les photographies d’Edvard Munch ») et la projection en continu du DVD contenant les films de Munch, sont accompagnés d’une courte sélection de tirages issus de collections privées, mais aussi de panneaux de contextualisation et d’autres qui étudient les expérimentations photographiques de l’artiste. Rappelant la peinture et l’art graphique dans leur approche et leurs inventions techniques, les photographies informelles de Munch célèbrent les objets représentés, qu’elles transforment en motifs insolites.

Les photographies de Munch datent de deux périodes, d’abord de 1902 à 1910 puis de 1927 à la moitié des années 1930. L’artiste a commencé la photo en 1902, l’année où son histoire d’amour de plusieurs années avec Tulla Larsen a pris fin, suite à une confrontation à l’issue de laquelle un tir de pistolet a coûté à l’artiste l’un de ses doigts. Cet événement, ainsi que l’accélération de la carrière de Munch, ont déclenché une période de tourment émotionnel croissant, qui a culminé par une cure de repos dans la clinique privée du Dr. Daniel Jacobson à Copenhague, entre 1908 et 1909. La seconde période de son activité photographique, de 1927 à la moitié des années 1930, a été mise entre parenthèses par ses rétrospectives triomphales à Berlin et Oslo et par son hémorragie à l’œil droit, qui a réduit temporairement sa vue. C’est également l’époque où Munch s’est essayé aux films, qu’il réalisait chez lui.

Explorant les dynamiques de l’image en surimpression, de la forme indéfinie et des ombres qui remplacent les corps vivant, Munch a poursuivi ses expérimentations en faisant de lui-même un sujet. « J’ai un vieil appareil avec lequel j’ai pris un nombre incalculable de photos de moi, souvent avec des résultats étonnants, » a déclaré Munch en 1930. « Un jour, quand je serai vieux et que je n’aurai rien de mieux à faire que d’écrire mon autobiographie, tous mes autoportraits verront de nouveau la lumière du jour. » Munch a repris avec d’autres médiums les défis qu’il a lancés à l’appareil et à sa capacité à enregistrer la réalité. Il n’a jamais exposé ses photographies.

 

 

The Experimental Self: Edvard Munch’s Photography
Jusqu’au 5 mars 2018
Maison de la scandinavie
58 Park Avenue
New York, NY 10016
USA

www.scandinaviahouse.org

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