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Editorial : Les Rencontres d’Arles sont mortes : Vive Arles Basel !

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Dès que vous voyez les deux premières expositions de Luma : James Barnor et Arthur Jafa : vous avez compris : la scénographie est sublime et la la présentation parfaite, Arles est entré dans l’art contemporain et l’on vient de changer d’époque.

La ville respire ce changement. Tous les jours, maisons, appartements, immeubles changent de propriétaires. Cette semaine, la moitié de la ville était sous statut Airbnb et 115 boutiques s’étaient transformées en galeries payantes.

A 300 mètres de la place du Forum, l’artiste coréen Lee Ufan a transformé un hotel particulier en une Fondation ultra moderne à la gloire de ses oeuvres et depuis 9 mois, les fondations de tous genres organisent colloques et mondanités diverses !
On ne vient plus faire des rencontres, on vient se montrer et faire de l’argent.

Le Off du bon vieux temps, fauché, hippisant, convivial est bien mort. Cette seconde jambe du festival, bordélique et sympathique est maintenant enterrée pas loin de la tombe de Lucien Clergue.
En 2017, la lecture du Portefolio était à 4 euros à l’Archevéché là ou Christophe Laloi avait installé sa République libre. Aujourd’hui au théâtre officiel : c’est 200 euros.

Dans son fonctionnement même, le festival a changé. Les centres de décision sont multiples. Luma, les Capitani, la Fondation Ortiz, les grands centres associés décident eux mêmes de leur programmation.
Dans l’ensemble, les programmations de cette année étaient souvent brillantes : L’Avant Garde Féministe, Mitch Epstein, Frank Horvat …
Une exception : le fourre tout ridicule de l’exposition des sponsors pigeons de l’église des Frères Prêcheurs.
On peut se dire aussi que les éditeurs de livres méritaient mieux que les 3 salles vétustes de patronage étouffantes de chaleur et probablement nids à Covid multiples.

Les autre genres photographiques étaient relativement absents.
Les images les plus fortes de l’Ukraine ne sont pas dans une exposition mais dans un journal que son auteur Eric Bouvet vend dans les les rues !
Curieux aussi que la gigantesque exposition de Salgado au Palais des Papes d’Avignon ne fut pas incorporée dans le programme.

Heureusement au niveau quotidien, les incontournables étaient encore présent, la fête Pictet à l’hotel Particulier, les repas de rêve de Franck au Galoubet, la terrasse du Nord Pinus, le déjeuner du mardi des Capitani et les pousses pousses de Damien.

A la fin de la semaine, j’ai réalisé que je me mettais à plagier le : Je me souviens de Perec.

Je me souvenais des déjeuners merveilleux de Maryse Cordesse.

Je me souvenais de la complicité enfantine de Doisneau et Cartier-Bresson.

Je me souvenais de toutes les poitrines féminines du monde de la photographie des années 70 offertes au soleil à la piscine du Forum .

Je me souvenais de quelques envies adultères jamais concrétisées car j’avais systématiquement mes 2 fils avec moi.

Je me souvenais des anecdotes fascinantes de Lucien Clergue.

Je me souvenais de la 1ère année magique de François Hebel.

Je me souvenais de la projection au théatre antique de Roméo Martinez sur les années 30 et où à la fin, il n y avait plus que 3 personnes : Roger Thérond, Sam Wagstaff et Robert Mapplethorpe.

Nostalgie, nostalgie !

Jean-Jacques Naudet

 

 

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