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Les identités féminines de Héla Ammar

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En 2011, quelques mois après la chute de Ben Ali, je rencontre dans le cadre d’un workshop organisé par Shutter Party, à Tunis, tout un groupe de photographes, dont l’artiste Héla Ammar. Déjà, elle explorait deux de ses thèmes de prédilection : la représentation des identités féminines dans les cultures arabes méditerranéennes et la notion d’enfermement.

Quelques années plus tard, deux nouvelles séries ont vu le jour fin décembre : Hidden Portrait et Transe. Réalisées en studio, elles s’inscrivent dans une démarche introspective pour privilégier une réappropriation de la mémoire collective tout en mêlant les deux thèmes qui lui sont chers.

Héla Ammar n’est pas figée dans une iconographie orientaliste. Elle la détourne, se l’approprie et déplace notre regard. A travers les portraits de la série Hidden Portraits, on observe une femme portant des habits traditionnels masculins posant de dos sur fond de zelliges typiquement tunisiens. Chaque habit de couleur clair est différent et une coiffure y est associée. Ces images sont comme des réponses aux traditions parfois imposées. Rappelant que celles-ci continuent à s’inscrire dans les propre corps des femmes. Ici encore, elle souligne l’enfermement dicté par les traditions.

Dans sa deuxième série, Transe, la femme semble s’être libérée du carcan masculin en renouant avec les danses ancestrales du Maghreb. En surimpression sur les mêmes fonds, on la voit flottant tel un mirage, s’échappant.

Prochainement on pourra découvrir l’exposition et le livre photo Corridors, sur l’univers carcéral tunisien, dès février à la Maison de l’Image.

Dès mai 2015, certaines de ses œuvres seront présentées dans l’exposition collective Traces, fragments d’une Tunisie contemporaine, au MUCEM à Marseille.

Héla Ammar est née à Tunis en 1969. Elle est artiste visuelle, docteur en droit et universitaire. Co-auteur d’une enquête sur les couloirs de la mort en Tunisie, elle a récemment développé un ensemble d’installations sonores et visuelles dépeignant pour la première fois l’univers carcéral tunisien. S’inspirant de son quotidien, elle a souvent choisi de se mettre en scène, pour s’exprimer sur des sujets qui participent à cerner les contours d’une identité féminine sans cesse en mouvement. Plus généralement, son travail photographique ne cesse de questionner la notion d’identité au-delà des références et conventions sociales, politiques et religieuses.

Depuis 2003, Héla expose régulièrement en solo et en groupe en Tunisie et à l’international — les 27es Instants Vidéo (Festival numérique et poétique, Marseille 2014), le World Nomads (New York City 2013), Les rencontres photographiques d’Arles (Off 2013), Le Printemps des Arts Fair (Tunis 2012), The Harassment Exhibition, (Darb Center, Cairo 2012), les Rencontres de Bamako (Printemps arabes, Mali 2011), Dream City 2012 et 2010, Marrakech Art Fair 2010, Art Dubai 2008, Biennale de Barcelone 2007, Art Paris AbuDhabi 2007.

www.helaammar.com
www.afriqueinvisu.org/rendu-d-atelier-1,694.html

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