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Les 90 ans de James Barnor par Damien Bachelot

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A la galerie Clémentine de la Féronnière, en marge de son exposition Colors, le 7 juin, James Barnor fêtait ses 90 ans entouré de sa famille , ces amis, et quelques uns de ces admirateurs, comme moi. Quelle émotion de voir cet artiste d’une rare sensibilité, profiter simplement et naturellement de la fête qui lui était offerte, tant pour célébrer son âge, que son magnifique talent.

Ce moment passé m’a immédiatement rappelé ceux que nous avons vécus avec un autre immense artiste, Saul Leiter, quand il avait plus de 80 ans et que la reconnaissance de son génie est venu le toucher après 60 ans de total anonymat. Même contact facile et bienveillant, même charme de l’âge d’un artiste dont la reconnaissance nouvelle, et certainement trop tardive, ne change en rien le regard amusé et positif qu’ils portent sur le monde. Regard positif mais pas dupe notamment de la comédie jouée par ce marché de l’art qui les a si longtemps ignorés. Avec cette jeunesse d’esprit incroyable, il y a du Michel Serres chez ce vieux sage africain, philosophe positif et tourné vers l’avenir, comme il y en avait chez Saul Leiter vieux juif new yorkais amoureux de sa ville et de son temps. Pas de nostalgique, pas d’aigreur, pas de leçons à donner, pas de revanche à prendre malgré des années passées sans le même succès.

Le travail de James Barnor est fantastique par ce que, bien que profondément ancré dans sa culture africaine, il est l’expression même de la richesse universelle que peut offrir l’art de la photo. Ses portraits d’homme et de femme, quelque que soient leur origines, parlent de l’Homme et de son humanité avec l’œil d’un artiste ghanéen ayant vécu une immense partie de sa vie entre son pays et Londres. Il a un regard frontal et d’essentiel, sans volonté de sur-exprimer l’intime qu’il perçoit chez ses modèles. Si les grands artistes sont ceux qui peuvent transmettre avec simplicité ce qui existe de plus universel dans chacun d’entre nous, James Barnor est certainement l’un d’eux.

Il est toujours difficile d’exprimer ce que l’on ressent devant une œuvre qui vous touche intimement, ainsi le meilleur conseil que je puisse vous donner est de courir découvrir ses photos présentées dans cette exposition qui finit le 20 juin. L’anniversaire sera passé, James Barnor sera très probablement absent, mais ses superbes œuvres en couleur seront toujours accrochées aux murs pour vous émouvoir.

Damien Bachelot

 

Galerie Clémentine de la Féronniere
51, rue saint-Louis-en-l’île, 2e cour,
75004 Paris

www.galerieclementinedelaferonniere.fr

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