Tom Hegen : Sensibiliser le spectateur
Photographe et designer originaire de Munich en Allemagne, Tom Hegen se concentre sur des projets de photographie aérienne qui mettent l’accent sur les interventions de l’homme dans les environnements naturels. Tout a commencé lorsqu’en 2015 il a visité une exposition basée sur le terme Anthropocène, un mot qui étymologiquement signifie « L’Âge de l’Homme ». Ce terme fut proposé par un conseil de scientifiques et fait référence à une nouvelle époque géologique qui se caractérise par l’avènement des hommes comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques.
Très concerné, le photographe a voulu aborder ce sujet avec son propre langage visuel voulant attirer l’attention sur des questions environnementales pertinentes pour nous faire prendre conscience quant à l’urgence d’agir.
En temps que photographe, ce qui l’interesse c’est le lien entre l’Homme et la nature. De fait, il a commencé à considérer la photographie de paysage comme une documentation des lieux influencés par l’homme plutôt que comme une photographie de paysage montrant une nature pure et intacte.
Ses prises de vue aériennes brouillent avec justesse les notions d’échelle, de temps, de beauté, de conscience. Ses images ressemblent à des tableaux expressionnistes et donnent l’impression que l’homme devient ainsi un artiste abstrait qui façonne la surface de la terre.
À l’aide d’un drône, le photographe se sert des nouvelles technologies pour faire passer un message aussi urgent que poétique. Vus du ciel, ces paysages sont aussi éloquents que troublants par leur beauté et la dureté du message.
« Nous laissons une empreinte irréparable sur la surface de la Terre pour répondre aux besoins quotidiens de l’humanité. J’essaie de sensibiliser les lecteurs à ce sujet en examinant les forces extraordinaires que nous mettons en jeux pour posséder et modifier notre environnement. » Tom Hegen
Website : www.tomhegen.com
Instagram : tomhegen.de
Votre premier clic photographique ?
Tom Hegen : Lorsque j’avais 19 ans, j’ai passé un an en Nouvelle-Zélande pour suivre un programme de service civil au lieu de faire le service militaire en Allemagne. Les semaines précédant mon départ, j’ai gagné un appareil photo numérique dans le cadre d’un concours de design. Mon premier appareil photo personnel ! Je l’ai bien sûr apporté avec moi et j’ai commencé à prendre des photos des paysages spectaculaires de ce beau pays au cours des voyages que je faisais durant les week-ends. C’est aussi le début de mon intérêt pour la photographie en tant que genre et la photographie de paysage en particulier.
L’homme d’images qui vous inspire ?
Tom Hegen : Pas la photographie en particulier mais j’admire vraiment le travail d’Anselm Kiefer.
L’image que vous auriez aimé réaliser ?
Tom Hegen : « Earthrise » à bord d’Apollo 8.
Celle que vous regrettez de ne pas avoir faite ?
Tom Hegen : Chaque fois que je reviens d’une séance photos, j’ai des regrets.
Celle qui vous a le plus ému ?
Tom Hegen : La main morte de mon grand-père.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Tom Hegen : L’ensemble de l’œuvre de Sebastião Salgado qui capture des paysages inégaux dans le monde.
Si parmi vos images vous deviez en choisir une seule ?
Tom Hegen : N°TGS01 de THE GREENHOUSE SERIES.
Une image clé dans votre panthéon personnel ?
Tom Hegen : Saline II
La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Tom Hegen : La passion !
Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
Tom Hegen : Il n’existe pas. La capacité de créer une bonne photographie est plus un sentiment qu’une formule.
La personne que vous rêveriez de photographier ?
Tom Hegen : Je ne photographie pas les gens.
Un livre de photos essentiel ?
Tom Hegen : Landmark : The Fields of Landscape Photography, sous la direction de William A. Ewing, publié par Thames & Hudson.
Votre premier appareil photo ?
Tom Hegen : Nikon D5000.
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Tom Hegen : Fujifilm GFX100.
En ce qui concerne les médias sociaux, êtes-vous sur Facebook, Instagram, Tik Tok ou Snapchat ?
Tom Hegen : Instagram.
Couleur ou N&B ?
Tom Hegen : Couleur.
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Tom Hegen : Lumière du jour.
Votre drogue préférée ?
Tom Hegen : Être connecté avec ce que je fais pour oublier le monde qui m’entoure.
La meilleure façon de se déconnecter pour vous ?
Tom Hegen : La sieste.
Votre plus grande qualité ?
Tom Hegen : Le dévouement.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Tom Hegen : La photo d’un pingouin très heureux pour rappeler que le bonheur ne s’achète pas avec de l’argent.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Tom Hegen : Courtier en assurances.
Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?
Tom Hegen : Je ne suis pas particulièrement extravagant, je m’intéresse davantage aux projets et à la manière de les réaliser.
Les valeurs que vous souhaitez partager à travers vos images ?
Tom Hegen : L’appréciation de toutes les ressources dont nous disposons.
La ville, le pays ou la culture que vous ne connaissez pas encore et que vous rêvez de découvrir ?
Tom Hegen : Le Japon.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Tom Hegen : La Corse (île française en Méditerranée).
Votre plus grand regret ?
Tom Hegen : Je regarde vers l’avant, pas vers l’arrière.
La ville la plus photogénique selon vous ?
Tom Hegen : Venise.
Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Tom Hegen : Ni l’un ni l’autre. Je ne crois pas en Dieu et si je le faisais, j’aimerais lui demander pourquoi il a inventé la cupidité, la jalousie, la politique, les frontières et les armes.
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Tom Hegen : L’image d’une fourmilière gigantesque qui est sur le point de s’effondrer sur elle-même.
Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
Tom Hegen : L’unité et le respect entre tous les pays, toutes les religions et tous les peuples.
Et si tout était à refaire ?
Tom Hegen : L’égalité de tous les êtres vivants.
