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Le Château d’Eau : Raymond Depardon & David Burnett : Septembre au Chili, 1971-1973

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« LE PAYS LE PLUS LONG DU MONDE »
Septembre au Chili, 1971-1973
par Jean-Jacques Ader

A l’occasion du cinquantenaire du coup d’état du Général Pinochet contre le gouvernement populaire d’Allende, la galerie Le Château d’Eau de Toulouse réunit les deux reportages réalisés par Raymond Depardon et David Burnett, au Chili à 3 ans d’intervalle.

Les mois de septembre se suivent mais ne se ressemblent pas forcément ; la date du 11, elle, semble marquer les évènements dramatiques. Sur les cimaises de la tour du Château d’eau, chaque étage est dédié à un des photographes. Selon la volonté de Christian Caujolle, directeur artistique du lieu, les tirages d’époque vintage côtoient, des versions modernes des photographies le long des briques rouges de la galerie ; le lien étant fait par la dernière image d’Allende vivant, prise par Leopold Victor Vargas, ce 11 septembre 1973.

Les deux hommes, liés par une longue amitié, étaient présents pour l’ouverture de l’expo, par cette chaude fin de journée toulousaine. Il ne manquait que Robert Pledge, retenu, cofondateur de Contact Press Images, et à l’origine de la réunion des deux séries images. Depardon pris la parole pour rendre hommage à l’institution qu’est devenue le Château d’eau et, de fait, à son instigateur Jean Dieuzaide ; David Burnett, lui, se réjouissant de voir autant de gens faire la queue pour venir voir des photographies.

  1. Un jeune photographe de 29 ans débarque au Chili. Pour témoigner de l’avancée du gouvernement populaire, Raymond Depardon, qui vient de participer à la création de l’agence Gamma, arrive pour rendre compte de la première année de la victoire de Salvador Allende.

 

  1. Après seulement trois ans de gouvernance, le président socialiste est renversé par le putsch militaire du général Pinochet. En Septembre 73 donc, les espoirs des classes populaires s’envolent. C’est David Burnett, mandaté par Gamma, – Depardon ayant troqué son rôle de photographe contre celui de directeur d’agence au bureau New Yorkais -, qui se retrouvera en pleine répression militaire.

 

  1. Depardon, – qui, avec Robert Pledge obtint un long entretien avec le président Allende, – s’intéressera non seulement à l’ambiance des rues de Santiago, mais s’éloignera de la ville pour rencontrer les indiens et paysans sans terre, pour qui un espoir nouveau semble souffler. Fidèle à ses origines rurales, il révèlera au chiliens eux-mêmes les réalités sociales et culturelles dans des territoires reculés, « ce pays le plus long du monde » selon les mots de Pledge.

 

  1. Burnett lui, dû se confronter aux contrôles dans les rues, aux arrestations en nombre des opposants, détentions arbitraires dans les stades, autodafés etc … Ce sont les militaires qui écrivent l’histoire dorénavant, et font table rase de toute information. Des autorisations étaient nécessaires pour circuler et travailler dans les rues, tout en étant étroitement surveillé. Le reporter américain aura vu son matériel confisqué puis, restitué, et utilisera mille ruses pour faire sortir ses pellicules du pays et rendre publique la dictature imposée au pays.

Un beau livre est édité chez l’Atelier EXB, dont la qualité d’impression rend honneur à ces images documents, regroupant les deux reportages qui ont par ailleurs remporté la Robert Capa Gold Medal en 1973 à New York

 

« Septembre au Chili, 1971-1973 » Exposition des photographies de Raymond Depardon et David Burnett à la galerie Le château d’eau du 11 septembre 2023 au 7 janvier 2024

 Édition du livre « Septembre au Chili 1971/1973 » par l’Atelier EXB.

 

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