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La revue Epic Stories #8 est sortie

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Le huitième numéro d’Epic Stories vient de sortir ! L’Œil de la Photographie vous propose de découvrir le dernier né de cette revue trimestrielle dédiée au photojournalisme en remportant 10 numéros gratuits* !
Au sommaire, pour cette édition du printemps, Les possibilités d’une île par Corentin Fohlen, Les derniers soviets par Aude Osnowicz, Argentine – joie-amère de Julien Pebrel, La maison de Sachie de Nicolas Datiche et le portrait de Marie Dorigny réalisé par Armelle Canitrot.

Jean-Matthieu Gautier, fondateur et directeur de la publication nous présente ce nouvel opus.

« Ce numéro est assez simple.

Il y a un sujet sur Haïti de Corentin Fohlen. Corentin est un copain, il travaille depuis 6 ans sur Haïti. On a commencé EPIC en 2014 avec un sujet sur Haïti, justement. Et un jour il m’appelle et il me dit « mon sujet va passer sur 8 pages dans le Figaro Magazine, c’est super mais j’aimerais qu’il reste, ce sujet. » C’est le problème avec les hebdomadaires : ils payent, parfois très bien encore, quoiqu’en disent les grincheux. Ils offrent de la visibilité mais leur périodicité est telle que les sujets qu’ils mettent en avant finissent rapidement aux oubliettes. Corentin voulait que son travail sur Haïti reste, qu’on puisse le retrouver dans un an, dans deux ans, le relire sur du beau papier bien comme il faut. Or le format d’EPIC se prête bien à cela – enfin je crois. Ensuite il m’a montré son sujet et comme il était évidemment très très bien ficelé, tant sur le fond que sur la forme, ça n’a pas fait un pli. Corentin veut montrer un visage différent d’Haïti, où le misérabilisme n’a pas sa place, où il s’agit d’entrer dans une histoire inédite et puissante. Et comme il se rend là-bas dans les trois ou quatre fois par an, il a une vraie légitimité à en parler.

Il y a aussi un sujet d’Aude Osnowicz. Un sujet assez personnel sur la Biélorussie. C’est le portrait d’un petit pays dont tout le monde se fout. D’abord parce que personne ne sait où c’est, la Biélorussie, mais aussi parce qu’on le classe assez vite dans les pays satellites de l’ex URSS, donc on croit tout savoir dessus et on passe. Il y a encore que l’Ukraine, dans cette région, attire à elle tous les regards, sur le plan médiatique, mais cela c’est autre chose. Ce qui est intéressant dans ce sujet, c’est qu’évidemment on croit tout savoir de ce pays mais en réalité on n’y connait rien. Alors on a commencé à échanger, avec Aude, et comme ça faisait quelques temps qu’on se tournait autour, dès que j’ai vu ses images je me suis dit banco.

Voilà un sujet qui n’a jamais été publié nulle part, et personnellement je trouve que c’est assez merdique. Je ne sais pas si le fait de le publier dans une toute petite revue au tout petit rayonnement comme EPIC est une manière de lui rendre justice mais, enfin il me semble que cela peut aider.

L’Argentine de Julien Pebrel c’est un peu différent. On s’est croisé un matin sur le trottoir de Bayard où lui avait rendez-vous pour proposer un de ses sujets au Pèlerin je crois, et comme j’étais en pleine recherche de sujets pour ce numéro d’EPIC, je lui ai demandé s’il n’en avait pas un à me montrer. Je suis le travail de Julien depuis quelques années et j’apprécie la poésie qui habite ses images en règle générale. Julien avait un sujet sur l’Argentine qui était paru dans Géo. Quelque part, Julien était un peu dans le même état d’esprit que Corentin : c’était génial, Géo, mais donner une autre vie à ce sujet dans une revue comme EPIC était une idée qui lui semblait séduisante.

Au reste c’est un peu l’esprit d’EPIC : je ne paye pas les photographes, ou à peine, enfin mes moyens sont honteusement limités, alors je dis à tout le monde : passe-moi un sujet pour lequel tu es déjà rentré dans tes frais, sinon ça ne m’intéresse pas, tu vas te griller et ça ne rimerait à rien.

Eh voilà. Julien avait donc ce sujet, cette sorte de road-trip à travers l’Argentine et quand il me l’a présenté ça a été pareil que pour les deux précédents sujets : un coup de cœur ! Dont acte.

Le dernier sujet est signé Nicolas Datiche, qui est au Japon et que je n’ai jamais rencontré. Nicolas est néanmoins devenu un ami avec qui j’entretiens une correspondance régulière – comme on entend une correspondance régulière aujourd’hui, au travers des réseaux sociaux etc.,

Cela faisait quelques temps que Nicolas me parlait d’un sujet qu’il élabore depuis… quelques temps donc, autour d’une femme qui reconstruit sa maison dans les limites de la zone irradiée après la catastrophe de Fukushima, dont c’est l’anniversaire ces temps-ci. On n’a pas beaucoup réfléchi, c’était comme ça, c’était prévu. Je connais bien le travail de Nicolas donc, tout pareil, je suis assez sûr de son œil, de sa capacité à raconter une histoire en images, etc., De fait, son histoire a quelque chose de vraiment fort et quand j’ai vu les images j’ai su immédiatement comment elles allaient s’insérer dans la pagination.

Pour l’anecdote, au moment où nous étions en train d’établir un éditing, je reçois une alerte du serveur Pixpalace. Nous recevons souvent ce genre d’alertes – et là, une iconographe de je ne sais plus quel média demande si quelqu’un connait quelqu’un qui connait quelqu’un qui aurait travaillé sur des histoires de Japonais qui seraient repartis habiter dans la « no-go-zone » autour de Fukushima. Ni une, ni deux, je transfère ce mail à Nico, qui me répond que non, hors de question, il préfère offrir l’exclusivité à EPIC, quitte à passer à côté d’une pige à peut-être 200 ou 300 € !

Voilà, je crois que je suis très fier encore de ce numéro. Parce que les signatures qui s’y côtoient sont, il me semble, plutôt à l’image de la jeune garde du photojournalisme français. Ce sont tous des trentenaires passionnés, courageux, consciencieux, bourrés de talent, férus de réseaux sociaux – donc qui vivent pleinement dans leur époque, dont ils sont par ailleurs des témoins privilégiés – mais qui ont également en tête que ce qui reste, à l’heure du grand « World Wild Web », c’est bien le papier, le papier de bonne qualité que l’on peut toucher avec ses mains, conserver, retrouver même des années après etc.,

Ce sont donc tout un tas de jeunes gens qui sont à l’image (oui on aime bien les images, hein) de cette petite revue que je tiens à bout de bras depuis presque deux ans.

EPIC effectue également chaque semaine une sélection d’images envoyées par des internautes, la sélection du jeudi

– Jean-Matthieu Gautier

* Pour participer, il vous suffit d’envoyer un email avec vos coordonnées postales à [email protected], les 10 premiers lecteurs recevront le dernier numéro d’EPIC stories à leur domicile.

MAGAZINE
Epic Stories #8
104 pages dont 80% de photos
4 reportages constitués de 18 pages de photos et 4 de texte rédigés par le photographe lui-même
Une chronique réalisée par Armelle Canitrot (directrice photo La Croix)
Un portrait de sans abri réalisé par le média associatif Sans_A
Vendu en ligne et dans certaines librairies au prix de 12€
Abonnement annuel : 38 €
http://epic-stories.com
Pour commander le numéro : http://bit.ly/255MQTz
Pour s’abonner : http://bit.ly/1cUJWu6

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