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L’Avenir du Photojournalisme par Kelli Grant

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L’avenir est-il aussi sombre que nous le pensons ?
Point de vue de l’ère de la photographie digitale.

« Où est ma pellicule ? Kenny  ( le coursier ) est-il passé ? Est-elle au labo ? J’ai besoin que ce soit enregistré maintenant. »

On était en 1993, à l’apogée de la guerre en Bosnie, et un tas de pellicules s’entassait pour toutes les rubriques du magazine, tant pour les infos que les arts. Ouah ! Une sacrée première journée au travail pour ce que je croyais être un emploi de deux semaines au sein du service photo pour Newsweek.

Durant cette apogée du journalisme pour magazine, peu, voire aucun d’entre nous ne pouvait voir ce qui allait arriver : l’ère d’internet, des emails, et bien entendu, l’appareil photo numérique.

Bien que permettant l’obtention quasi instantanée des images de l’appareil à l’éditeur, les premiers appareils numériques ne rivalisaient pas avec la qualité des appareils argentiques. Cependant, en 2001 le D1x  de Nikon et le 1D de Canon sont sortis sur le marché. Ils n’offraient toujours pas la qualité d’un appareil traditionnel, mais en tenant compte du gain de temps et de l’absence des coûts de scanner, transmission et même de livraison, ils ont rendu l’appareil photo numérique plus attrayant pour les photographes et éditeurs ayant des délais à respecter.

En l’espace de quelques années, l’industrie a été renversée. Les agences d’informations et créatives ont été forcées de scanner leurs archives colossales et d’établir des sites internet, un effort coûteux qui en a fait chuté plus d’un au final.
Corbis et Getty, aux ressources solides et avec une présence précoce sur le Web ont commencé à engloutir les géants de l’industrie comme Sygma, Saba, Allsport, Tony Stone et la Bourse.
À l’époque, certains photographes réalisant de grosses ventes sur leur banque d’images ont perçu ce mouvement comme une opportunité d’accroître leurs ventes, entraînant ainsi plus de vues sur leurs photos. Corbis et Getty se sont attaqués au tâches coûteuses de scanner et cataloguer l’ensemble du travail provenant des dossiers de leurs anciennes agences et sont allés les commercialiser sur internet. Enfait, seules certaines images étaient scannées, les autres étaient soit retournées aux photographes ou stockées, et toutes les images de notre histoire photographique ont été envoyées dans des établissements comme Iron Mountain, pour disparaître à tout jamais. Pour couronner le tout, ces nouveaux géants de l ‘industrie des banques d’images ont cassé leurs prix en offrant d’énormes réductions sur les souscriptions aux éditeurs. Les photographes ayant eu des revenus stables sur leur ventes d’images afin de compléter leur jadis florissants revenus sur leurs projets ont vu leurs ventes se réduire de milliers à seulement quelques dollars mensuels.

De plus, les autres agences de photos qui survécurent aux coûts de mise en vente de  leurs images sur le Web, en plus d’essayer de rivaliser avec la concurrence et leurs offres d’images low-cost, ont souffert de l’extinction de leur gagne pain : les frais de recherche.

Ce fut une période bien sombre, quand les photographes et agences prospères ont commencé à stopper leur activité alors qu’ils ne pouvaient plus gagner leur vie au sein de leur industrie bien-aimée.

Kelli Grant, Rédactrice photo pour Yahoo News

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