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Jean Mounicq, arpenteur des villes

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« Quand j’ai commencé mon projet sur les villes, ce qui m’importait c’était de photographier les lieux clos. J’ai pensé à Xavier de Maistre… ». Grand amateur de littérature, arpenteur des villes, Jean Mounicq parle de ses photographies avec générosité, il ne tarit pas d’anecdotes et d’histoires friandes. On entre chez lui avec l’envie de rester des heures, en sirotant un thé concocté par son épouse, en regardant sa bibliothèque, en feuilletant ses livres et en l’écoutant nous parler de ses photographies.

La rétrospective organisée à Levallois à la galerie de l’Escale et à la médiathèque Gustave Eiffel permet de découvrir une infime partie de l’œuvre de ce photographe qui rassemble plus de 200 000 images.

Voici un extrait du texte de Françoise Denoyelle, enseignante à l’Ecole nationale Louis Lumière :

Jean Mounicq a commencé ses premiers reportages en 1954 il travaille ensuite pour de nombreux magazines. Hélène Lazareff lui demande des portraits pour ELLE et il collabore avec La Maison de Marie Claire de 1972 à 1978. Il photographie plus de deux cents personnalités du monde des arts, des lettres, mais aussi des hommes politiques de premier plan. Chanteurs, artistes de variétés, comédiens, il n’exclut aucun des contemporains qui marquent leur génération.

En marge de ces commandes, Jean Mounicq sillonne l’Europe et ses villes d’art et de culture. Venise, Rome, Londres… Il entreprend par ailleurs, l’un des plus vastes projets photographiques jamais réalisés sur Paris. Sans relâche, arrondissement après arrondissement, Jean Mounicq décline pas à pas le visage de Paris en 13 500 photographies. Dans une unité d’esprit, de temps et de lieu, une fresque de la capitale s’inscrit comme une de ces grandes entreprises artistiques qui signent de leur empreinte l’esprit d’une époque et l’œuvre d’un créateur.

La première partie de l’œuvre, un Paris semi privé, est couronnée, en 1983, par une exposition au musée Carnavalet. En 1992, alors que le travail de longue haleine se poursuit les éditions de l’Imprimerie nationale publient Paris retraversé, un volume de 350 pages qui obtient le prix Nadar. L’ampleur du projet se focalise alors sur un second versant : la partie publique de la ville, objet d’une nouvelle publication aux éditions de l’Imprimerie nationale : Paris ouvert.

Pour la première fois, Jean Mounicq a revisité l’ensemble de son travail sur Paris et en propose un nouveaux choix. Le travail sur Londres, plus circonscrit dans le temps témoigne de la même rigueur dans la démarche. Cadrage, lumière, rien n’est laissé au hasard dans cet art du reportage. Le Londres de 1958-1959 que Jean Mounicq, jeune photographe arpentait en compagnie de Sergio Larrain dont il était l’ami est celui des Londoniens.

De Hyde Park aux docks, de la City en reconstruction à Kensington garden, il photographie les premières heures du laitier, les jeunes gens d’ Eton collège pêchant en habit, les prédicateurs des rues et les vendeurs de Bentley sans pour autant sombrer dans le cliché.

Arpenteur des villes, comptable de la mesure du temps et de l’oubli, Jean Mounicq s’inscrit hors des écoles qui ont marqué la seconde moitié du XXe siècle.

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