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Jean Durieux : l’amour des pavillons de banlieue

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Un placard de forme ovale, lettres noires sur émail blanc, prévient le visiteur.
On peut y lire :
ATTENTION CHAT MECHANT !!!
(Surtout quand il a faim)

Je sors mon NIKON COOL PIX tout neuf ….et Toc…une photo.
Nous sommes le 20 Février 2005 au fin fond DE COUILLY PONT AUX DAMES et c’est mon premier cliché.
Il a bien fait rire en famille.
– La classe, ton appareil !
D’accord.
Mais pourquoi ce souvenir ? Et pourquoi ai-je continué ?
C’est l’histoire du septuagénaire à qui son médecin dit :
– Il faut marcher Papy ! »
Oui….Seulement le Papy, avec son passé quelque peu agité il ne se bouge pas facile
– Ca m’emmerde !
– Trouve une occupation alors…Achète toi une caméra….
OK…..Mais pour photographier quoi et en marchant où ?
A l’étranger ? Trop Cher.
Dans Paris ? Trop d’obstacles.
J’ai donc choisi la banlieue. Mais pas celle des grands ensembles… Celle dont on ne parle jamais…
Celle dont l’architecture nait et disparaît au gré des vies….Celles dont les façades, comme des fleurs, ornent l’empire d’une poésie sans limite….Celle des bonheurs et des chagrins sans histoire…L’autre banlieue…Celle des pavillons

Depuis 2005, donc, j’ai parcouru à pied plus de deux mille kilomètres et enregistré à peu prés autant d’images. Et toujours dans la région Ile de France.
Au début, je travaillais avec un COOLPIX de NIKON.
Le coté bricolo de l’engin m’amusait : écran d’un côté, prise de vue de l’autre. Parfait pour photographier des gens dans le métro.
Moins pour enregistrer des façades dans des rues trop étroites: l’objectif n’étant pas assez « grand angle » pour compenser le manque de recul.
Et puis, à vrai dire je connaissais assez mal la photo.
Mon premier (et dernier) boitier, le l’avais acheté en 1972 au Cambodge pendant la guerre du Viet Nam, à un médecin français. C’était un LEICA M3 avec trois objectifs : 105,35, et 50.
Le tout pour mille francs de l’époque.
Un cadeau !
Malheureusement les Viets me l’avaient « confisquè » quelques jours plus tard….en échange d’un bulletin de dépôt…A charge pour moi de me rendre à l’ambassade de Chine à Paris pour récupérer l’ustensile….!
Je n’avais pas eu le temps de prendre une seule photo
Bon.
Et alors me voila en 2005 avec mes 74 balais sur le point d’acheter un autre appareil. J’aurais pu choisir un LEICA de formule « classique » ayant passé ma vie active aux côtés de géants de la pellicule: Ceux PARIS MATCH d’abord et puis d’autres : KARSH, HUET, IZIS, LARRY BURROUGHS, TIM PAGE, CARTIETR BRESSON, HELMUT NEWTON ETC

J’ai préféré le numérique.
D’abord parce que j’étais déjà un habitué des ordinateurs et de l’image virtuelle
Ensuite, parce qu’il y a deux avantages inouïs… l’immédiateté d’une part et un potentiel de retouches fantastique de l’autre.
Et enfin parce que, même au berceau, cette technique promet merveille
Le 29 Aout, donc je célèbre mon anniversaire en m’offrant un COOLPIX de NIKON :
Outil assez rigolo. Avec son écran d »un coté et son objectif de l’autre il permet de faire des photos des voyageurs dans le métro à leur insu.
En revanche, pour ce qui est des belles maisons avec roses ultra piquées, il ne fait pas le poids.
En 2006 je le remplace par un D70 : Capteur DTC de 6.1 millions de pixels. Chaque photosite mesure 5,5 micromètre !
Je peux désormais enregistrer en « RAW » ; J’en profite pour reprendre le travail déjà esquissé sur des banlieues proches : VANVES,MALAKOFF, FONTENAY AUS ROSES, CLAMART etc.. Je me rends aussi à SCEAUX où – paraît il – se trouvent les plus belles maisons .
Mais là je comprends très vite que la dimension des grilles, palissades et autres défenses est à la mesure de la richesse du site…Donc aucune photo ou presque cette semaine. Il va falloir se concentrer sur le « milieu de gamme »
Et pourquoi pas ?
C’est alors que je pense à l’exposition d’aujourd’hui. Je l’appellerai FACADES et elle montrera comment avec un peu de gout, d’ingéniosité et de cœur on transforme un refuge en palais.

En 2.007 j’utilise un D300. Un peu lourd pour la marche mais une excellente machine pourvu d’un objectif NIKOR 18-105 . L’outil exact de mon projet: Super grand angle autorisant tous les reculs .Plus un petit télé captant les feuilles et les fleurs des jardins;
En 2010 un D7000 plus léger : capteur CMOS 16.2 millions de pixel, sensibilité 100 à 6400 ISO et nouveau processeur EXPEED 2 (dont il semble difficile de connaître les spécifications)
Et bien entendu je conserve le NIKOR

Aujourd’hui, j’attends de pouvoir acquérir le dernier né : le D800 à 32 Millions de pixels ! Seul ombre au tableau, il me faudra changer d’objectif. Ce dernier ne communique qu’à demi avec le nouveau boitier. Et puis il est plus lourd que le 7000 !
Pour le reste il fait jeu égal – à quelques différences prés – avec le CANONE EOS 5D Mark III (CF tests sur http://www.focus-numerique.com/test).
Mais pour moi c’est toujours le NIKON qui l’emporte. Parce que, vous vous en doutez je ne travaille qu’en RAW, à la lumière du soleil, sur des meulières, des plantes et des briques. Et qu’avec le 800 je suis certain d’obtenir sans problème des tirages A4 Impeccables.

Ce matin, avant le vernissage où m’attendent « la Maison des Amants « …. »La Maison Morte »… »Le Calme Bleu »… »Le Palais Rouge » et mes autres images, je suis retourné à COUILLY PONT AUX DAMES, commune de mes débuts.
Sur toutes les rives de la capitale le béton grignote en sourdine. Les pierres et les jardins s’en vont….. On croirait qu’un grand vent les emporte comme dans les tempêtes des films. Mais Non. Il fait beau. Ce n’est que le temps qui passe., Il cligne de l’oeil à l’objectif et puis s’en va. Il ne reste que l’odeur d’un bitume tout neuf. Et le chat méchant qui a faim a tout a fait disparu.
Jean Durieux

Jean Durieux : façades
Du 30 mai 2012 au 31 juillet 2012
Cosmos Galerie
56, boulevard La Tour-Maubourg
75007 Paris

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