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Houston : Natalie Zelt par Robert Stevens

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Avec l’invention du numérique dans les années 90 et sa large diffusion au début du vingt-et-unième siècle, les photographes ont pu tirer, sélectionner et transmettre ce qu’ils voulaient que les directeurs photo voient. Avant cette époque, quand ils utilisaient des pellicules, elles étaient tirées et sélectionnées par les directeurs au sein de leurs publications. Pouvez-nous expliquer la portée de ce changement, quand les photographes ont pris le contrôle de ce que les directeurs photo pouvaient voir ?

Comme je le mentionne dans mon essai Seeing Eye to Eye, il y a toujours eu toute une série de filtres entre la scène telle que capturée par les photographes et le moment où elle est finalement perçue. Ces filtres existent dans de nombreux domaines, dépendant des limites de l’appareil et des procédés d’impression, des demandes des publications sur le moment, des coûts liés à la production d’images pendant un conflit et des idéologies socio-culturelles en vogue durant la période considérée.

Internet a permis aux magazines de publier autant de reportages de photographes qu’ils le voulaient en ligne. Mais dans le même temps, le paiement des photographes n’a pas été à la hauteur sur la toile. Que pensez-vous de ce nouvel état de fait ?

C’est un nouveau monde. Je m’intéresse à la manière dont les photographes s’adaptent à ces nouvelles conditions, économiquement et esthétiquement. Comment leur adaptation change le langage du photojournalisme, si c’est le cas.

Que pensez-vous de la manière dont Ashley Gilbertson utilise son blog pour publier ses photos et aller directement voir les familles des victimes, et de la manière dont Kathy Ryan a rendu compte de sa démarche. Quelle importance ont les blogs des photographes aujourd’hui ?

Je le mentionne dans mon essai Seeing Eye to Eye. Les sites internet et les blogs des photographes sont très importants, spécialement en termes d’accessibilité. Ils représentent pour les photographes un moyen puissant et efficace pour familiariser le public avec leurs travaux.

Les appareils des téléphones portables permettent maintenant de prendre des photos plutôt précises et de bonne qualité mais pourquoi pensez-vous que des photographes comme Ben Lowry, par exemple, dans TIME magazine, traitent leurs clichés avec Instagram et en font des images qui ressemblent à celles qu’on pourrait produire avec des appareils en plastique comme le Diana/Holga ; ils semblent en revenir au flou artistique et au traitement pictural des premières années de la photographie ?

L’iPhone et les programmes qui permettent d’ajouter des filtres comme Instagram ont créé un nouveau langage visuel pour le public en général. Ils sont intéressants pour moi parce qu’ils essaient d’imiter le rendu filmique. Ils créent un étrange niveau de nostalgie visuelle pour les technologies du passé que de nombreux spectateurs ont pu expérimenter au cours de leurs vies.

Robert Stevens

War Photography: Images of Armed Conflict and Its Aftermath
Du 11 novembre 2012 au 3 dévrier 2013
Museum of Fine Arts, Houston
1001 Bissonnet Street
Houston, TX 77005,
États-Unis
T : (713) 639-7300

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