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Head On Photo Festival 2016 : Michael Grecco

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« Carmen Electra voulait se déshabiller pendant une séance photo pour Entertainment Weekly, mais son agent est venu hurler non, non, non, non, non », s’amuse Michael Grecco, photographe de premier plan, spécialiste des portraits de célébrités. « Quand on a du talent, il faut suivre certaines règles. L’une de ces règles, c’est que le talent a toujours le dernier mot. C’est lui qui dit si vous pouvez ou non faire telle ou telle chose. Or, dans ce cas, c’était l’agent ! »

Michael Grecco a commencé sa carrière à Boston, où il a travaillé comme photojournaliste pendant treize ans. Mais après s’être un jour approché trop près de l’action et retrouvé à terre tandis qu’une nuée de balles sifflaient au-dessus de lui, il a préféré changer de voie. Une proposition de People Magazine de venir s’installer à Los Angeles lui a offert une voie de sortie.

En plus de deux décennies, Grecco s’est forgé une réputation enviable de portraitiste de quelques poids lourds d’Hollywood, comme Steven Spielberg ou Martin Scorcese, pour ne citer qu’eux. On compte parmi ses clients réguliers HBP, NBC /Universal, des magazines de premier plan, comme TIME ou Wired, mais aussi des agences de publicité internationales.

« Je sors tous les jours avec l’idée de briser les codes visuels et de créer une image évocatrice, cinématique, inspirante, » déclare Grecco, qui s’avère être aussi un organisateur méticuleux. « Quand vous devez faire le portrait d’une célébrité qui a un emploi du temps très chargé, tout doit être en place et testé avant son arrivée… Les talents d’Hollywood ont besoin de sentir qu’ils ne perdent pas leur temps. »

Influencé par les grands maîtres du portrait, comme Richard Avedon et Annie Liebovitz, Grecco affirme qu’il recherche « l’instant entre les moments, celui qui n’est pas évident, » ce qui a fait selon lui la renommée d’Avedon. « Et j’adore la façon dont Annie raconte une histoire… Je cherche toujours quelle est l’histoire à raconter. »

En créant son propre style, il s’appuie sur l’histoire de la photographie. Son portrait de Will Ferrell, pris lors d’un press junket des Rois du Patin, reproduit un portrait de Jean Harlow. « J’avais vu la bande annonce du film et je me souvenais d’une scène où l’un des acteurs était allongé sur une peau d’ours polaire. Ça m’avait fait penser au portrait de Jean Harlow par George Hurrell. Une idée a germé : je vais demander à Will de poser sur le tapis, l’habiller en blanc et utiliser un anneau de lumière particulier… Je suis donc arrivé à l’hôtel avec tout mon bazar. Comme Ferrell était déjà coiffé et maquillé, il ne m’a fallu qu’une heure. »

L’approche créative de Grecco est réputée au-delà des frontières d’Hollywood. Lorsque l’iconique fabricant d’appareils photo Hasselblad a lancé son nouveau modèle, Grecco a eu carte blanche pour imaginer leur campagne. « A l’époque où je travaillais sur la campagne, il y avait une exposition des portraits réalisés par Avedon à Cap Canaveral. Je me suis souvenu que le premier appareil à avoir été utilisé dans l’espace était un Hasselblad. J’avais en tête l’image d’un décor représentant un autre monde. Au départ, on était censés prendre les photos dans la lave noire d’Hawaï, mais comme ça ne collait pas avec le budget, on est allés dans la Vallée de la Mort, en Californie ». Grecco a appliqué l’idée de cet autre monde à la coiffure, au maquillage et à la garde robe, en plus des décors. « J’ai appelé la styliste au dernier moment pour lui dire ‘Hey, rapporte aussi un casque d’astronaute !’ »

Grecco puise dans des réserves en apparence infinies d’idées créatives et trouve vite un Plan B, voire C si nécessaire, comme lorsqu’il a dû photographier l’acteur Steve Martin pour TIME.

« Comme il ne voulait pas qu’on vienne chez lui, on nous a demandé de prendre des photos dans le jardin.

Comme Martin était en train d’écrire ses mémoires, j’ai vu le jardin comme une métaphore. Il contemplait sa vie dans ce jardin qui avait poussé tout autour de lui. » Mais lorsque Martin a appris que Grecco arriverait avec une grosse équipe, l’acteur a opposé son veto.

Sans se décourager, Grecco a construit un jardin en studio. TIME a adoré l’idée et demandé à ce que Martin soit assis dans une chaise pour enfant. Martin a appelé Grecco la veille du tournage. « Il m’a dit : ‘Je déteste cette idée de chaise pour enfant… Je ne veux pas de ça, on vire !’ » La chaise a donc été remplacée et Martin s’est calmé.

« J’ai l’habitude de m’adapter à tous les types de demandes, comme lorsqu’on me dit de quel côté me mettre pour prendre une photo ou de placer un miroir à côté de l’appareil pour que la star puisse se voir, » explique Grecco. « Ça fait partie du talent. Je suis un rouage de la machine à image hollywoodienne. Je suis un créateur d’image. »

FESTIVAL
Head On Photo Festival 2016
Michael Grecco Icons
Du 30 Avril au 8 mai 2016
Sydney Lower Town Hall
483 George St
Sydney
Australie
https://www.headon.com.au/exhibitions/michael-greccos-icons

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