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Galerie Thierry Bigaignon : Thomas Paquet : Et pendant ce temps le soleil tourne

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Si photographier c’est écrire avec la lumière, la nouvelle série de Thomas Paquet intitulée « Et pendant ce temps le soleil tourne » est réduite à sa plus simple expression: capter les empreintes laissées par notre astre, le soleil, sur le papier photosensible. Fidèle à son approche artisanale, l’artiste français utilise la lumière et travaille la matière pour créer une oeuvre tout en subtilité, à la fois aléatoire et parfaitement maîtrisée.

En utilisant le sténopé, un dispositif optique rudimentaire, Thomas Paquet se débarrasse du superflu. L’appareil photographique est ici limité à un simple trou par lequel passe la lumière. Au fil des heures, marquée à sa surface par le flux lumineux, l’émulsion photographique enregistre alors le déplacement du soleil dans le ciel. Tel le geste du calligraphe avec son pinceau, la dynamique du cosmos permet alors la naissance du trait et la production d’une écriture.

Cette lumière qui insole le papier fait d’abord apparaître la forme, mais la lumière ne saurait être laissée comme seul élément dans la production de ses œuvres. Le choix du nombre de trous pour chacun de ses sténopés, l’orientation de ces boîtes sous la voûte céleste, puis la manipulation, dans la chambre noire, de chimies vieillies, oxydées, sont autant de traitements qui lui permettent la création d’une syntaxe, d’un langage qui s’étend dans une gamme de tonalités dans la palette des rouges, ocres, beiges, violine, teintes parfois désaturées jusqu’au noir et blanc. Jour après jour, renouvelés à travers le regard, ses gestes sont prolongés sur l’émulsion photographique.

Hypnotiques, contemplatives, ces images-empreintes nous offrent l’apparition d’une séquence d’arcs ténus, de traits aux contours imparfaits. Cette inscription d’une faille fait naître une idée méditative du temps qui passe.

La répétition permanente des cycles confrontée à l’instabilité de la succession des moments est au coeur de cette série. Sans rapport d’échelle, le regard se perd devant ces partitions lumineuses. Le moment est suspendu à la rêverie, laissant la réflexion en flottement devant ces textures, à la fois délicate et constante, et vient faire basculer le tout dans la fragilité.

On devine dans ce dénuement la joie de se saisir du sensible et le plaisir d’appréhender la poésie de notre univers en mouvement.

 

Thomas Paquet : Et pendant ce temps le soleil tourne

19 Mai – 3 Juillet 2021

Galerie Thierry Bigaignon

9 Rue Charlot

75003 Paris, France

www.thierrybigaignon.com

 

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