Une affinité pour la beauté a façonné la vie et l’œuvre du photographe américain Peter Fink (1907 – 1984). Après des études d’art à Chicago, ses talents l’ont conduit dans le monde des intérieurs et style de vie exclusifs. Il a travaillé comme directeur artistique pour le couturier Lucien Lelong et les Parfums Lanvin responsable de la conception des salons de couture, du packaging des produits et de la publicité dans les deux maisons de luxe. Il a vécu à New York et à Paris, a rencontré des grands de la scène culturelle, découvert la photographie. À partir des années 1950, Fink voyage pour la photographie de mode, à travers l’Europe, l’Afrique du Nord, l’Asie et ses États-Unis natals. Sur la route, il a fait de l’appareil photo son œil – pour traduire en images la beauté qu’il a découverte chez les gens, les choses et les lieux tout au long de sa vie, comme Fink l’a expliqué un jour dans une interview.
Au cours de sa vie, les photographies de Peter Fink ont été collectées par des institutions de renom dans le monde entier et célébrées dans plus de 50 expositions personnelles. 15 ans après sa dernière exposition personnelle, la directrice artistique du Fotografie Forum Frankfurt (FFF), Celina Lunsford et sa co-commissaire Andrea Horvay, ont jeté un tout nouveau regard sur l’œuvre du photographe : Après deux années de recherches intensives dans les archives de l’artiste, la FFF présente aujourd’hui une rétrospective . Plus de 200 images, pour la plupart des tirages vintage en noir et blanc, et des objets du photographe américain issus de plus de 30 ans de travail sont exposés. Cette sélection traduit sa riche variété de thèmes, son empathie respectueuse pour les modèles et les motifs, et son langage visuel poétique.
Avec diverses photographies de rue, par exemple, Fink donne un aperçu des cultures étrangères. Il montre une coupe de cheveux rapide dans une ruelle de Hong Kong, le labeur des ouvriers des champs au Portugal, les lumières nocturnes des villes palpitantes. Entre les deux, encore et encore, des images d’enfants – occupés à jouer, regardant curieusement par la fenêtre, rêvant devant le manège. La jeune génération, pour le photographe, c’est l’expression de l’espoir et de la joie de vivre de l’après-guerre.
Ses mises en scène de la mode sont parfaitement adaptées à l’époque et aux lieux, ainsi que ses portraits de célébrités et de créateurs axés sur les personnages. Jamais les détails n’échappent à ce voyageur de la beauté : des herbes délicates perçant un manteau de neige, le vêtement sombre devant un mur tunisien, qui l’espace d’un instant devient une robe haute couture. Les œuvres clés de Fink des années 1960 et 1970 incluent Refractions, les vues picturales de l’architecture américaine, déformées par la réflexion ou le recadrage.
Le livre le plus complet sur le photographe à ce jour, Peter Fink. My Mind’s Eye (Kehrer Verlag, Heidelberg), accompagne cette exposition. Avec plusieurs images de Fink inédites, trouvées grâce à une étroite coopération avec la succession de Peter Fink, l’exposition et la publication offrent la chance de redécouvrir et de revisiter l’un des photographes les plus polyvalents et le plus couronné de succès d’Amérique.
Peter Fink : My Mind’s Eye
2 octobre 2021 – 9 janvier 2022
Fotografie Forum Frankfurt
Braubachstraße 30-32
60311 Frankfurt am Main
www.fffrankfurt.org
