Rechercher un article

Eric Bouvet, Vivre libre

Preview

Photoreporter aguerri, notamment sur les nombreux conflits qui ont marqué le XXe siècle et le début du XXIe siècle, Eric Bouvet mène depuis 2010 un travail personnel qu’il considère comme une respiration nécessaire. Une sélection d’images issues de ses trois Burning Man, Rainbow Family et Sex Love est présentée actuellement à la galerie Hegoa sous le titre évocateur Vivre libre.

« J’ai choisi de présenter le travail d’Eric Bouvet pour partager son regard poétique et son approche esthétique de la réalité », explique Nathalie Atlan Landaburu qui a ouvert la galerie Hegoa il y a quatre ans. Si la programmation est assez éclectique et s’étend de la photographie à la sculpture en passant par des artistes plasticiens, elle revendique un attachement pour le reportage et le documentaire, et plus largement pour la photographie de voyage. Témoins, les deux prochaines expositions qui mettront à l’honneur Pierre de Vallombreuse avec une exposition intitulée Sur les pas de Claude Lévi-Strauss et Sarah Caron avec des images de Cuba réalisées entre 1994 et 2016.

Pour l’heure, c’est Eric Bouvet qui nous invite à Vivre libre. Emblématique de ces photographes aux pratiques multiples, Eric Bouvet est avant tout un reporter qui a couvert de nombreux conflits dans le monde – Afghanistan, Tchétchénie, Libye, Ukraine, les migrants à Calais… – des reportages pour lesquels il a reçu de nombreux prix dont cinq World Press, deux Visa d’or au festival Visa pour l’Image, le prix des correspondants de guerre décerné par le festival de Bayeux… S’il n’a pas renoncé à cette part de son métier, depuis 2010, il délaisse régulièrement les sujets d’actualité pour s’immerger dans la vie de ceux qui ont décidé de se dégager ponctuellement des contraintes de la vie moderne pour vivre en paix avec la nature. Ce sont les Rainbow Family qu’il a accompagnés au Brésil, dans le Tennessee, en Slovaquie et au Guatemala.Quatre voyages avec, à l’arrivée à chaque fois, un retour à la vie sauvage – sans électricité – ce qui a incité Eric Bouvet à adapter sa technique de prise de vue en travaillant avec des films instantanés grand format dont il réalise ensuite le développement à l’eau de Javel.

Pour Burning Man, rassemblement qui se déroule une fois par an dans le Nevada où il s’est rendu en 2012 et 2016, il a travaillé en numérique. Ambiance totalement différente mais même souffle de liberté et d’esprit “love & peace” où règne une atmosphère carnavalesque, entre réalité et fiction. Enfin, pour Sex Love, série réalisée en studio avec un fond blanc – comme Avedon dans l’Ouest américain, note-t-il –, il a fait défiler SM, trans, spécialistes de l’effeuillage ou encore du bandage devant son objectif. Trois séries réalisées sur le long terme qui décrivent chacune à sa manière une conception propre de mondes à part qui épousent les trois espaces de la galerie Hegoa. Une exposition qui fait du bien.

Sophie Bernard

 

Eric Bouvet, Vivre libre
Du 24 février au 25 mars
Galerie Hegoa
16 rue de Beaune
75007 Paris
France

www.galeriehegoa.com

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android