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Duane Michals : Depuis Le Studio

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Duane Michals ne s’est pas ennuyé un instant pendant le confinement. Lecture et écriture ont rythmé son quotidien, ainsi que la création d’une série photographique Gipsy Rose Me, pensée comme la suite de Bozo Boy on Parade, et intégrant son documentaire The Corona Follies (2020).

« Au début du confinement, un article sur ma série de 1964 Empty New York fut publié. J’avais autrefois apprécié la fraîcheur du petit matin new-yorkais, vide d’activité. Désormais, 56 ans plus tard, je suis étonné de la rapidité avec laquelle la ville s’est tue. Cela fut certainement pour moi une période d’introspection.
J’ai travaillé sur des courts métrages d’environ une minute chacun. Tous traitent du virus, ils sont compilés en une seule séquence : The Corona Follies. L’idée de ces courts-métrages m’est venue récemment à la banque, quand j’ai trouvé un long bâton sur le trottoir. Je me suis alors pavané dans la rue en l’agitant comme une matraque, jusqu’à la fenêtre de la banque. C’est ainsi qu’est né le personnage de Bozo Boy, dans le rôle de Bozo Boy on Parade.
J’aime voir à quoi mes idées ressemblent dans la vie réelle, en les incarnant, en leur transmettant ma propre énergie, en travaillant rapidement, en m’adaptant au fur et à mesure de leur évolution.

J’ai toujours fonctionné avec le principe moins d’objectifs, plus de plaisir ; quand les temps deviennent stressants, il est important de trouver ces plaisirs, de s’amuser. Et j’aime lorsque quelque chose d’inattendu se produit. La meilleure partie d’un travail tient dans la découverte, la réponse à une œuvre et la reconnaissance. C’est ce que ces films ont cristallisé pour moi.
Je suis certain que plus on est sérieux, plus on doit être insensé et trouver des moyens de rire. Quand je ne tourne pas, mon studio devient mon cocon. Je ne m’ennuie jamais, je suis entouré des livres que je voudrais lire, des films que je voudrais regarder, et des choses que je voudrais écrire. Cette atmosphère m’a permis de façonner 11 sculptures, un fait nouveau pour moi, cela fait partie de mon processus de méditation.
En travaillant à ces sculptures, j’ai pensé au travail de Sonia Delaunay. Je le trouve très puissant, je pense qu’elle est trop souvent négligée.
J’ai tout fait  moi-même pendant des années, plus récemment un groupe de personnes est venu me prêter main forte. Appellés les « joueurs de la 19ème rue ». Ils apparaissent dans ces films, aident à faire tout un tas de chose, et c’est assez sympa. Même à distance, j’aime l’idée d’avoir une communauté de personnes avec qui interagir ».

 

En savoir plus sur Duane Michals :

– Duane Michals est représenté par la DC Moore Gallery, New York.
– Duane Michals, The Corona Folies, 2020, en collaboration avec High Street Pictures

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