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Diane Arbus : In The Beginning

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Le Metropolitan Museum of Art possède depuis plus de dix ans maintenant l’ensemble des papiers, des négatifs et des tirages de Diane Arbus et l’exposition In the Beginning propose de montrer au public, pour la première fois, une sélection des photographies de ses débuts. Depuis quelques années déjà, les expositions monographiques aiment suivre un fil chronologique et n’hésitent pas à montrer les premiers travaux comme pour annoncer le style et le propos à venir. L’exposition est exceptionnelle en ce qu’elle se concentre seulement sur les années qui précèdent la notoriété de Diane Arbus et les photographies s’étalent de 1956 à 1962.

Il est difficile d’évaluer ces images quand on sait que c’est du Diane Arbus mais on est forcé de les apprécier au regard de ce que l’on en connaît déjà ; et on y trouve une forme de fraîcheur inédite. Depuis 1962, le travail de Diane Arbus est clairement identifié dans le paysage photographique, mais ces images brouillent les pistes et elles sont singulièrement éloignées des poncifs qu’on lui connaît : le portrait d’une Amérique loufoque et inquiétante. On se surprend à découvrir une fadeur qui est loin d’être désagréable. L’attrait du bizarre est présent, mais il est objectivement marginal dans un ensemble très proche de la photographie de rue traditionnelle.

L’exposition se termine par la présentation de A Box Of Ten Photographs, une sélection de ces dix images les plus connues, opérée par l’artiste elle-même au début des années 1970. En ajoutant ces photographies à la fin de l’exposition, complétées par d’autres grands noms de sa génération comme Lee Friedlander et Gary Winogrand, le commissaire Jeff Rosenheim réalise un véritable coup de maître. Il ne cherche pas la comparaison entre des travaux très différents, mais il vient simplement souligner un détail important du parcours de Diane Arbus : le passage du 35mm au format carré 6x6cm. En changeant d’appareil photo, elle ne modifie pas seulement la taille de ses négatifs et de ses tirages, elle change d’attitude vis-à-vis de ses sujets et devient plus consciente de sa propre démarche : les portraits sont moins spontanés, les poses sont réfléchies et frontales. C’est là que réside l’idée motrice de cette exposition : l’insistance sur un choix technique qui révolutionne l’ensemble de l’œuvre.

Il est important de souligner la qualité exceptionnelle des tirages qui ont été réalisés par l’artiste elle-même. Cependant, on regrette beaucoup la scénographie qui, en voulant éviter l’écueil d’une exposition linéaire et chronologique, a éclaté l’ensemble sur des petites cimaises disposées en quinconce. C’est inutile, on s’y perd et c’est très fatigant pour le regard.

Hugo Fortin

Diane Arbus: In The Beginning
Du 12 juillet au 27 novembre 2016
The MET Breuer
945 Madison Avenue
New York
Etats-Unis

http://www.metmuseum.org/

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