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Davide Interrante

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Vagues de silence

Ces photos ont toutes été prises au même endroit. Certains en octobre 2012, d’autres en août 2013.
Il s’agit de panoramas bien connus du territoire toscan du Val D’Orcia. On les voit souvent, encore et encore, dans les brochures publicitaires ou dans les récits de voyage de milliers de touristes du monde entier.
Le défi, pour moi, était précisément celui-ci. Pouvoir donner une vision différente de ces lieux, tout en gardant intact leur caractère reconnaissable.
Je passe au moins vingt jours en Toscane chaque année. J’ai donc eu plus d’occasions de me rendre sur les lieux des paysages dépeints, en profitant de la lumière et du ciel qui servaient le mieux mon objectif.
Ces champs qui s’ouvrent le long de la Cassia, en direction de San Quirico D’Orcia, exercent sur moi une fascination particulière. Une fascination qui atteint son paroxysme lorsque la terre est stérile, comme en octobre, ou fraîchement labourée, comme en août. Et quand il y a d’énormes nuages dans le ciel sur lesquels se brise la lumière qui précède le coucher du soleil.
J’ai toujours été attiré par les œuvres des peintres surréalistes et métaphysiques. Et parmi les premières photographies que j’ai appréciées en tant que garçon, il y a celles d’Ansel Adams.
Je ne sais pas à quel point ces artistes ont influencé ma compréhension du paysage. Ces lieux m’ont certainement inspiré une vision transcendante du paysage. Avec le noir et blanc, j’ai voulu souligner l’intensité des lignes et des formes, ainsi que le sentiment de fusion entre le ciel et la terre, liés l’un à l’autre par ces énormes nuages fugaces, dont la rondeur et la douceur sont rappelées par les formes douces des collines dessinées par la charrue de l’homme.
Cela me touche à chaque fois. C’est le même sentiment que j’ai devant ma mer sicilienne, mais ici tout semble donner de l’espoir, une idée de continuité. Comme si ces chemins, ces traces de charrue pouvaient me conduire au ciel, tout en restant sur terre. Au lieu de cela, la mer avale toujours mon regard, laissant mes illusions mourir sur la ligne d’horizon.
Davide Interrante

https://www.instagram.com/davide_interrante/
https://www.vogue.com/photovogue/photographers/39439 

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