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Collectionner : la mission sacerdotale de Martin Parr

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Martin Parr est atteint de collectionnite aiguë. Tout y passe ou presque : souvenirs, cartes postales, gadgets en tous genres et photographies, bien sûr. Mais au-delà de toute passion, il en est une qu’il tient particulièrement en affection, au point de se voir parcourir le monde dans ce seul but : collectionner les livres photo. Avec pas moins de 12 000 livres amassés durant les 35 dernières années, sa collection forme l’une des plus importantes, si ce n’est, la plus importante au monde selon Simon Baker, conservateur en chef à la Tate Modern de Londres.

C’est que l’histoire remonte à loin. Son intérêt pour le livre fait son apparition lorsqu’il étudie la photographie à la Manchester Polytechnic dans les années 1970. Mais le véritable déclic s’effectue la décennie suivante avec l’achat d’une édition originale de The Americans, de Robert Franck, puis d’une autre, The English at Home, de Bill Brandt. Il prend alors peu à peu conscience du marché juteux que représente le livre de photographies et s’en retrouve conséquemment l’un des plus heureux bénéficiaires. Car s’il dit avoir acheté de bons ouvrages comme de mauvais, il avoue volontiers que le montant total de sa collection, dont il ignore la valeur exacte, se chiffre probablement de façon « substantielle » affirme-t-il à la journaliste Liz Jobey dans une interview parue ce mois-ci sur le site du Financial Times. Mais nulle question d’en faire commerce. Il ne s’agit pas d’argent.

Car si Martin Parr jouit aujourd’hui de l’éclosion du marché du livre de photographies, il y a également, en partie, contribué. A l’époque, ce qu’il cherchait n’intéressait qu’une petite poignée d’amateurs, en particulier au Japon. Quand il n’est pas en train de chiner, parfois même sur eBay ou dans les villes qu’il parcourt, Martin Parr se fie à ses « correspondants » déployés aux quatre coins de la planète, qui l’aident à dénicher les perles rares, comme en Chine, qui reste le seul territoire selon lui encore inépuisé.

De toute évidence, le photographe, qui dit avoir tout appris de la photographie à travers les livres, se sent investi d’une mission : celle de constituer l’histoire du livre de photographies. D’une simple inclination, ce dernier fomentera un projet ambitieux, dont les émanations lumineuses permettront de pallier le désintérêt dont ont fait preuve les commissaires d’exposition qui, juge-t-il, ne lui ont pas accordé l’importance qu’il mérite. Ce qu’il souhaiterait pour l’avenir de la collection ? Qu’elle fasse l’objet d’une collection publique au Royaume-Uni, jusqu’alors inexistante. En pourparlers avec certaines institutions locales, le collectionneur n’a encore rien décidé pour le moment.

http://www.ft.com/intl/cms/s/2/83acb960-a981-11e3-9b71-00144feab7de.html#axzz2wQGI8Cx7

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