Rechercher un article

Chinon : AFRICA#3 photographes : Babatounde Okoya, Pierrot Men, Samuel Fosso

Preview

En décembre 1994 s’ouvraient à Bamako, au Mali, les premières rencontres de la photographie africaine, à l’initiative de deux photographes français amoureux de l’Afrique: Françoise Huguier et Bernard Descamps.

Ces rencontres ont montré que malgré les difficultés techniques et économiques (la photo était argentique à l’époque) il existait une photographie africaine originale.

Aujourd’hui, à Chinon, nous présentons trois photographes de cette génération « Bamako ».

Deux d’entre eux, Pierrot Men, le malgache et Samuel Fosso le centrafricain, furent les révélations de ce premier festival.

Pierrot Men est un formidable chroniqueur de la vie malgache, qui capture tous ces petits bonheurs, tous ces instants de poésie qui font les grandes photographies.

Samuel Fosso, en noir et blanc, raconte sa vie, ses rêves, ses désirs en autoportraits parfois étranges à nos yeux occidentaux.

Le troisième photographe, Babatoundé Okoya, le nigérian, n’avait pas été « repéré » pour Bamako. C’est le photographe français Guy Hersant, également passionné d’Afrique et de photographie, qui le rencontra au Nigéria.

Babatoundé Okoya est un photographe « de rue », c’est à dire, sans boutique, à Lagos, qui fut l’ami du musicien Fela Kuti, le roi de l’Afrobeat. Ses portraits urbains, en couleur, racontent une ville et une époque tout autant exubérantes.

Nous avons choisi, pour cette exposition, des photographies plutôt anciennes, argentiques, de ces trois photographes.
Avec le numérique, et l’immense diffusion des Smartphones sur le continent, il est certain que la photographie africaine va connaitre une « révolution »! A suivre…

Bernard Descamps octobre 2020

 

Babatoundé Okoya

Nigéria

Babatoundé, c’est un type qui a beaucoup de classe, un personnage, un vrai gars de Lagos, devenu photographe de rue, avec une vision africaine et urbaine de la photographie, apres avoir été technicien à la radio puis à la TV..

C’est quelqu’un qui a une certaine notoriété, qui a côtoyé le musicien Fela, l’idole du Nigeria, et les milieux artistiques de la capitale. Babatoudé photographie les concerts, les spectacles, la mode… .

A Lagos, bien plus que dans d’autres villes d’Afrique, les traditions se confrontent à la modernité et à la technologie. Un mélange s’opère, comme un nouveau souffle, une faculté de résister à la fois à l’enfermement qu’implique la tradition et à la récupération par l’occident. Même la corruption, la manière de détourner les choses, de ne jamais les accepter telles qu’on les propose, sont un moyen de résister, d’inventer.

Je trouve que la photographie de Babatoundé illustre bien cela: il s’est approprié une technologie occidentale, mais ne pratique pas la photographie des occidentaux

Propos de Guy Hersant, photographe, parlant de son ami.

 

Babatoudé Okoya a exposé dans les centres culturels français de nombreux pays d’Afrique, ainsi qu’au festival photo d’Aubenas, France

Il a publié ses photos dans « Revue Noire » en 1998 et dans le magazine « Pour voir » en 2001

 

Pierrot Men

Madagascar

A quoi reconnait on un poète? A un regard posé sur le monde, à cette attention particulière portée au sujet traité, à l’humanisme évident qui se dégage de l’œuvre.

Pour tout cela , Pierrot Men est indubitablement un poète de la photographie.

Il nous livre un monde fait de douceur et de finesse.
Chacun de ses clichés est une véritable composition qui témoigne d’un émerveillement sans cesse renouvelé au monde.
Car il faut voir Pierrot Men au travail pour comprendre la profondeur de cette passion. Une étrange douceur faite de concentration et d’innocence vient illuminer son visage, le photographe fait partie du monde qu’il capte.

L’île de Pierrot Men est en lui même. C’est la grande île qu’il raconte dans un déclic plein d’émotion et d’air pur…

Jean Luc Raharmanana, écrivain malgache

 

Pierrot fut aussi une des révélations des Rencontres de Bamako en 1994

Né en 1954, parti de rien, d’abord peintre puis photographe passionné, il a énormément travaillé, pour faire vivre sa famille et pour faire évoluer sa photographie.
Il est aujourd’hui, l’artiste malgache qui s’exporte le mieux!

Il a exposé dans de très nombreux pays, notamment en France…très souvent…

Il est l’auteur de nombreux livres, en noir et blanc et en couleurs

 

Samuel Fosso

Centrafrique

Bangui, Centrafrique, novembre 1993. J’ai en tête les toutes prochaines « Rencontres de la photo africaine » que nous organiserons à Bamako. J’entre dans le studio convenance, Des portraits agrafés aux murs cernent un petit comptoir sur lequel est inscrit: « ici, vous serez beau et facile à reconnaitre« . Une ouverture donne sur un studio de prises de vues, 6 gros projecteurs réalisés avec de grandes cuvettes émaillées, sont braqués vers un mur où pendent des tentures aux couleurs délavées.

Samuel Fosso, 32 ans, le patron, me montre les portraits qu’il réalise ici. Je lui demande s’il fait des photos plus personnelles et il me sort quelques albums. Au milieu d’images de ses amis, quelques autoportraits étranges, en noir et blanc. Samuel me dit qu’il termine parfois les films de ses clients en posant lui même pour des autoportraits très réfléchis.

Le lendemain matin, avant de m’envoler pour Paris, Samuel me confie une quarantaine de négatifs.
Arrivé en France, je fais des planches contact et réalise tout l’intérêt de ces surprenantes images.

L’exposition de Samuel Fosso au festival de Bamako sera un énorme succès, Télérama, Libération, Le Monde et de nombreux magazines lui consacrent des pages… La carrière et la vie de Samuel Fosso, le « déraciné » de la guerre du Biafra, vont être totalement modifiées…

Aujourd’hui Samuel continue son aventure narcissique, il est représenté dans de nombreux musées, dans de très grandes collections privées aux Etats unis et chacune de ses photos, en grands formats vaut, aujourd’hui quelques milliers de dollars…

Bernard Descamps

 

AFRICA#3 photographes : Babatounde Okoya, Pierrot Men, Samuel Fosso

Du 25 octobre au 13 décembre 2020

Galerie municipale de la ville de Chinon

24 place du General De Gaulle  37500 CHINON

Ouvert du Mercredi au Dimanche de 15h à 18h

Entrée libre

Respect des consignes de sécurité

 

 

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android